En Octobre 2023, c’est certainement Gaza qui a accaparé tout l’intérêt, l’attention et la solidarité des Tunisiens...
·
- Mardi 3 octobre, la police a arrêté Abir Moussi, présidente du PDL et opposante de premier plan au président Kaïs Saïed. L’arrestation a eu lieu alors qu'elle se trouvait devant l'entrée du palais présidentiel de Carthage. Moussi avait indiqué dans une vidéo publiée plus tôt dans la journée qu'elle se rendait dans un bureau du palais présidentiel pour déposer un appel lié aux élections locales de décembre. Des dizaines de partisans de Moussi en colère se sont rendues devant le commissariat de La Goulette, scandant des chants anti-Saïed, alors qu'un important dispositif policier était en place autour du bâtiment. Suite à la guerre contre Gaza, moult manifestations pro-Palestine ont eu lieu dans différentes régions du pays. Après le tir sur l’hôpital Al Maamadani à Gaza, des manifestants en colère se sont rassemblés devant l’ambassade de France à Tunis pour protester et ont réclamé le renvoi des ambassadeurs français et américain dénonçant l’alliance de la France et des USA du côté des colonisateurs. Ils ont appelé au renvoi des ambassadeurs.
- Pour leur part, des députés planchent, le 24 octobre, sur une loi pour criminaliser la « normalisation » avec Israël. La proposition d’initiative parlementaire, en phase avec les positions du président Kaïs Saïed, lequel a qualifié la normalisation de haute trahison, laissait croire qu’on pourrait tout bonnement instaurer une loi qui incrimine tout citoyen en contact avec « l’entité sioniste ». Alors que le texte a commencé à être examinée par les députés en séance plénière lors d’une session mouvementée, jeudi 2 novembre, le chef de l’Etat a déclaré son opposition à son adoption, malgré le soutien d’une majorité de députés. Suite à sa prise de parole, le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Brahim Bouderbala, s’est également rétracté. Le président du Parlement, qui, à l’ouverture des travaux, avait parlé d’une « parfaite harmonie entre le Parlement, le président et l’opinion publique » sur la cause palestinienne, a décidé de faire un pas en arrière craignant une « atteinte à la sécurité de la Tunisie ».