L'ordre national des avocats a fermement dénoncé la régression des droits et des libertés, ainsi que l'utilisation injuste du décret 54 pour procéder à des arrestations et à des poursuites, visant à réprimer les libertés.
Dans un communiqué, publié ce jeudi 21 mars 2024, l'ordre a critiqué les poursuites judiciaires continues à l'encontre des avocats, des journalistes, des syndicalistes, des militants des droits de l'Homme, ainsi que les pressions exercées sur les avocats dans l'exercice de leur profession.
À cet égard, l'ordre a appelé à la libération des prisonniers d'opinion, au respect de la présomption d'innocence et au droit de chacun à un procès équitable, dans des délais raisonnables.
Dans son communiqué, l'ordre a également souligné les pressions subies par les avocats de la défense, en particulier devant les brigades sécuritaires et l'administration pénitentiaire. Il a aussi dénoncé le laxisme de l'Exécutif à l'égard des réformes du secteur judiciaire et l'adoption de lois et de décisions préjudiciables aux avocats, citant notamment le projet de loi réglementant la profession des huissiers notaires.
Soulignant le droit fondamental du peuple tunisien à un système politique moderne, démocratique et participatif, basé sur le respect de la loi et sur la séparation des pouvoirs, l'ordre des avocats a insisté sur l'impératif d'établir des garanties et des institutions pérennes, assurant l'indépendance et l'efficacité du système judiciaire.
Par ailleurs, l'ordre a critiqué la mauvaise gestion du service judiciaire, mettant en garde contre l'ingérence de l'Exécutif dans le judiciaire et appelant à la mise en place de la Cour constitutionnelle et du Conseil de la magistrature pour garantir l'indépendance de la justice.
Il a enfin invité les autorités à assumer leur responsabilité pour garantir aux citoyens un système judiciaire indépendant, moderne et efficace, s'engageant à défendre les acquis du peuple et ses aspirations, à travers diverses actions, y compris le boycott et les manifestations.