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Editorial : La fin d’un long et horrible cauchemar ?

Par Chokri BACCOUCHE

Le ministre israélien des Affaires étrangères a le blues. Il n’est pas du tout content et il le fait comprendre à ceux qui veulent bien prêter une oreille attentive à ses jérémiades. La récente déclaration d’Emmanuel Macron portant sur la prochaine reconnaissance par la France de l’Etat palestinien a fait l’effet d’un coup de barre durement ressenti par le chef de la diplomatie de l’entité sioniste qui ne trouve plus, depuis, le sommeil la nuit. Complètement sonné par la nouvelle, Gideon Sarr a critiqué mercredi dernier au soir, la déclaration du président français en estimant, pince sans rire qu’une « reconnaissance d’un Etat palestinien fictif par la France serait une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas». 

Echec et… diplomate, serait-on tenté de dire. Les propos saugrenus de Gideon Sarr constituent non seulement une insulte au bon sens et à l’intelligence mais également une tentative malveillante et d’une naïveté déconcertante de travestir la réalité. L’homme feint d’ignorer que les Palestiniens luttent pour leur survie et leur liberté et que le régime d’Apartheid qu’il représente incarne aux yeux du monde entier le terrorisme d’Etat par excellence. Un terrorisme abject, inhumain et d’une cruauté indicible. Jamais dans l’histoire, l’humanité n’a vécu une tragédie aussi écœurante que celle des Palestiniens. Un drame kafkaïen sans nul autre pareil. Un holocauste délibérément orchestré et exécuté au nom d’une idéologie sioniste raciste et suprémaciste où des milliers de femmes et d’enfants sont délibérément massacrés, affamés, assoiffés et traités comme des rebuts de l’humanité. Le génocide perpétré par l’entité sioniste dans les territoires occupés n’a épargné personne. Pas même les journalistes, les cadres médicaux et paramédicaux et les membres des organisations humanitaires internationales. Tous ont été bombardés sans ménagement et sans distinction quant ils n’ont pas été pris pour cibles par les snipers de «l’armée la plus morale du monde».

Ces vérités d’une cruelle évidence n’ont pas été inventées. Elles ont été rapportées par le son et l’image par de valeureux reporters qui ont pris le risque de divulguer au monde ce qui se passe réellement au péril de leur propre vie. Des centaines d’entre eux ont été tués par les soldats israéliens qui ont reçu l’ordre de leur supérieur de liquider ces témoins gênants dans le cadre d’une politique de l’omerta semblable à celle de la pègre de la pire espèce. Et pour couronner le tout, ces pratiques mafieuses et génocidaires se sont déroulées inlassablement dans un mépris total de la moralité, la légalité et toutes les conventions internationales.

Gideon Sarr feint d’ignorer que les masques sont tombés, que la Cour pénale internationale a émis un avis de recherche pour crimes de guerre à l’encontre de son patron Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Gallant et que le monde connaît désormais cette vérité à force d’être abreuvé à longueur de journées par les images effroyables provenant de Gaza ou de la Cisjordanie. En cela, il tente désespérément de défendre une cause hyper perdue, car l’écrasante majorité des peuples de la planète ont découvert aujourd’hui le pot aux roses et le visage hideux et incroyablement dangereux pour la paix et la stabilité au Moyen-Orient et ailleurs du sionisme dont les visées expansionnistes et vicieuses sont d’ailleurs connues de tous.

Le monde s’est rendu surtout à l’évidence que l’entité sioniste porte en horreur la perspective d’une paix juste et durable qui tienne compte des aspirations  légitimes des Palestiniens de vivre en liberté dans un Etat indépendant. Yitzhak Rabin, le seul dirigeant israélien qui a accepté de concrétiser un accord de paix avec les Palestiniens, a d’ailleurs payé de sa vie cet « outrage » et cette « hérésie ». Il a été assassiné par un fanatique religieux, formé dans le même moule extrémiste que celui de l’actuel ministre des Finances du gouvernement Netanyahu, Bezalel Smotrich. Tout cela pour dire qu’on ne peut rien attendre de bon de l’actuel gouvernement israélien qui cherche ni plus ni moins qu’à éradiquer toute présence du peuple palestinien sur la terre de ses ancêtres par tous les moyens quitte à le massacrer jusqu’au dernier.

Mieux  vaut tard que jamais, la France de la Déclaration universelle des droits de l’homme nuance sa position du «clair-obscur» et reprend ses esprits. La reconnaissance par l’Hexagone de l’Etat palestinien, initialement prévue en juin prochain à l’occasion d’une conférence que la France coprésidera avec l’Arabie saoudite aux Nations unies à New York, est un pas positif dans le bon sens. Le sens de la justice et de la légalité internationale s’entend. Le sens de l’humanisme et du droit. La France des grands de Gaule et Chirac ne peut rester indéfiniment indifférente face à l’effroyable tragédie des Palestiniens qui dure depuis voilà plus de 70 ans. Elle va rejoindre, nous l’espérons, la cohorte des 150 pays qui ont déjà franchi le pas aux côtés des tout derniers à savoir l’Irlande, l’Espagne, la Norvège et la Slovénie et inscrire ainsi son nom sur la liste des nations justes. La prise de conscience de la communauté internationale sonne plus que jamais l’espoir de voir le triomphe de la justice et la fin proche d’un long et horrible cauchemar…

C.B.

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