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Édito : Guerre d’influence - Par Jalel HAMROUNI

La guerre d’influence en Syrie s’intensifie entre la Turquie et l’entité sioniste. En fait, les tensions entre les deux parties ne cessent de monter d’un cran en Syrie qui est devenue une nouvelle arène de leur rivalité. Une tension qui alimente les craintes d'une dérive vers une confrontation directe, qui aurait probablement des répercussions désastreuses pour la région. Cela s'inscrit dans le contexte des attaques sionistes répétées contre la Syrie, que la Turquie considère comme une obstruction aux efforts visant à établir la stabilité, alors que les sionistes affirment travailler à protéger leurs intérêts en matière de sécurité. 

Certes, le contexte de l’escalade entre la Turquie et l’entité sioniste est complexe et dépend de facteurs géopolitiques et des politiques nationaux. 

Depuis la chute de Bachar al-Assad fin 2024, l’armée sioniste a lancé des centaines de frappes en Syrie, affirmant avoir ciblé des installations militaires, des bases navales et des bases aériennes, dans le but, d'empêcher la nouvelle administration de s'emparer de l'arsenal de l'ancienne armée. Les forces israéliennes ont également pénétré dans la zone tampon du plateau du Golan.

Israël, qui craint l'influence d'Ankara sur Damas, s'efforce d'atteindre ses objectifs en Syrie depuis le renversement de Bachar al-Assad. Après avoir pris le contrôle de territoires dans le sud-ouest du pays et déclaré être prêt à protéger la minorité druze, elle a fait pression sur Washington pour maintenir une Syrie faible et a détruit une grande partie des armes lourdes et du matériel militaire syrien dans les jours qui ont suivi la chute d'Al-Assad.

Le Premier ministre sioniste a, même, appelé en février dernier à la démilitarisation complète du sud de la Syrie, avertissant que son gouvernement n'accepterait pas la présence de forces de sécurité affiliées aux nouvelles autorités syriennes près de ses frontières.

La Turquie, quant à elle, a appelé Israël à se retirer de la Syrie, et à cesser d'entraver les efforts visant à établir la stabilité dans ce pays. Le ministère des Affaires étrangères à Ankara a déclaré qu'Israël «est devenu la plus grande menace pour la sécurité dans la région» et qu'il «déstabilise la stabilité stratégique, provoque le chaos et alimente le terrorisme».

Jusqu’ici, tout laisse à croire qu’une confrontation directe entre la Turquie et Israël est non envisageable pour le moment. Mais il est certain que les Turcs s'efforcent de contrecarrer le projet sioniste dans la région qui menace un enjeu majeur pour la Turquie, représenté par le projet de gazoduc qatari. En fait, le contrôle par l’entité sioniste de ce qu'elle appelle le "couloir de David" bloquera ce projet d'envergure, censé traverser la Syrie et atteindre la Turquie et l'Europe.  Il s’agit, donc, d’un conflit stratégique majeur autour des ressources et des richesses de la Syrie. 

Hier même, l'envoyé syrien à l'ONU, Qusay Dahhak, a déclaré lors d'une session du Conseil de sécurité sur la Syrie: «Damas réitère son droit inébranlable d'étendre sa souveraineté sur tous ses territoires et rejette toutes les tentatives israéliennes d'ingérence dans ses affaires intérieures». Il a dénoncé les tentatives sionistes visant à spolier les ressources en eau de la Syrie. 

De ce fait, la région du Moyen-Orient fait face à des évolutions dangereuses. Les menaces sionistes se multiplient contre l'Iran, la Turquie et ses frappes se poursuivent en Syrie et au Liban, ce qui pourrait aggraver la situation et conduire à un conflit ouvert, que ce soit avec l'Iran, voire avec la Turquie. Cependant, la Turquie étant membre de l'OTAN, il est probable que l'Occident intervienne, pour éviter toute friction directe entre Ankara et Tel-Aviv. 

J.H.

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