A Tozeur, la nouvelle a endeuillé toute la région. Abderrazak Cheraït, l’une des figures mythiques de la ville vient de décéder aujourd’hui dimanche à l’âge de 87 ans.
Ancien maire de Tozeur, écrivain et fondateur du Parti de la voix de la République, Abderrazak Cherait est l’un des pionniers du tourisme saharien, il a consacré sa vie à la mise en valeur du patrimoine tunisien, à l’engagement social et politique, ainsi qu’à la promotion d’un tourisme durable et respectueux des traditions locales.
Né en 1937 à Tunis, il laisse derrière lui un héritage varié et profond, qui a marqué aussi bien le monde politique que le développement du tourisme saharien.
Abderrazak Cheraït a débuté son engagement politique dès 1954 en créant la première cellule destourienne, un engagement qu’il a poursuivi toute sa vie, en militant pour les droits et les causes nationales et sociales. Particulièrement actif en France, il a fondé l’Union des étudiants arabes, apportant une voix à la diaspora arabe et développant des réseaux de solidarité.
Maire de Tozeur entre 1995 et 2008, il a contribué à transformer l’oasis en un centre touristique et culturel incontournable. Sous sa direction, Tozeur a connu un essor notable grâce à des projets d’infrastructures hôtelières et à des aménagements urbains. Ses efforts ont également porté sur la préservation du patrimoine local, permettant à la ville de conserver son authenticité tout en devenant un pôle touristique majeur.
Après les événements du 14 janvier 2011, Cheraït a fondé le Parti de la voix de la République, légalement reconnu le 30 mai de la même année. En 2014, il est élu député à l’Assemblée des représentants du peuple pour la circonscription de Tozeur, où il a poursuivi ses actions en faveur du développement de sa région natale.
Outre ses contributions politiques et économiques, Abderrazak Cheraït était aussi un homme de lettres. En 2002, il a publié “Abou el Kacem Chebbi”, un hommage à l’illustre poète originaire de Tozeur, puis, en 2010, Les enfants du divin, les Allahistes, un ouvrage sur le dialogue et la tolérance entre les religions monothéistes.
Paix à son âme.