Le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’Etranger a annoncé que la Tunisie s’est officiellement inscrite sur la liste des pays qui poursuivront Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ).
Le département des affaires étrangères a précisé que cette décision intervient suite aux instructions du président de la République, Kais Saied, expliquant que la Tunisie s’est inscrite sur la liste des pays qui vont présenter des exposés oraux devant la Cour Internationale de Justice, dans le cadre de l'avis consultatif demandé par l'Assemblée Générale des Nations Unies, sur les conséquences juridiques découlant de la violation persistante par l'entité occupante du droit du peuple palestinien à l'autodétermination, de son occupation, de sa colonisation et de son annexion prolongées des territoires palestiniens occupés, les mesures visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut de la ville sainte de Jérusalem, ainsi que sur l'impact des politiques et des pratiques de ladite entité sur le statut juridique de l’occupation.
L’exposé oral de la Tunisie sera élaboré par l’une des compétences nationales en matière de Droit international. Les audiences des exposés oraux débuteront, à partir du 19 février 2024, au siège de la Cour internationale de Justice, peut-on lire dans le communiqué du MAE.
Et d’ajouter : « Ce choix émane de la conviction de notre pays de l’importance symbolique de cet avis, sollicité par l’organe onusien le plus représentatif auprès de l’instance judiciaire principale des Nations Unies. Par ailleurs, cet avis dépasse l’incrimination des massacres commis contre les civils à Gaza, abstraction faite à la qualification juridique de ces massacres en tant que génocide, de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité, pour inclure des questions fondamentales et existentielles pour le peuple palestinien notamment son droit à l'autodétermination et le statut juridique de l'occupation ».
Dans son plaidoyer, la Tunisie s'attachera à dénoncer l’illégitimité internationale de l'entité occupante et sa violation flagrante des pactes et principes fondamentaux du Droit International. Notre pays espère que l’avis consultatif qui sera rendu par la CIJ réussisse à démasquer le visage usurpateur et colonial de l'entité occupante devant la communauté internationale, comme c'était le cas de l’avis consultatif de la Cour sur le mur de séparation, en juillet 2004.
La Tunisie maintient de manière catégorique sa position indéfectible en faveur de la cause palestinienne et rejette toute forme de compromis. Elle demeure ouverte à toutes les initiatives, procédures et déclarations qui ne restreignent pas l’histoire de cette noble cause aux événements du 7 octobre 2023, ne traitent pas le bourreau et la victime sur un même pied d'égalité et qui ne condamnent pas la résistance face à l'occupation.
De plus, la Tunisie ne souscrit à aucune action judiciaire intentée contre l'entité occupante devant la Cour Internationale de Justice, considérant cela comme une reconnaissance implicite de cette entité.
Il est à rappeler que l’Afrique du Sud accuse Israël de génocide contre le peuple palestinien et tente de prouver par ses arguments que la riposte militaire lancée contre Gaza va au-delà de la légitime défense et cherche surtout à détruire les habitants de l’enclave, « en tant que partie du groupe national, racial et ethnique palestinien plus large ».
Ce jeudi 11 janvier, la Cour internationale de Justice entendra les accusations de génocide contre Israël. La BBC et les autres médias ne couvrent pas cette question. Elle sera retransmise en direct sur la Télévision des Nations Unies.