Des producteurs de céréales ont dénoncé, lors d'une manifestation organisée ce vendredi 12 avril 2023 devant le siège de la délégation de Bou Salem, la coupure de l'eau d'irrigation de leurs fermes, mettant en garde contre les dangers de la sécheresse qui a frappé d'importantes zones de leurs terres. Ils ont souligné, à cet égard, les répercussions probables sur la saison agricole, la sécurité alimentaire et leur avenir, qui est étroitement lié au secteur, au premier rang duquel l’agriculture des céréales et du fourrage pour assurer les besoins du troupeau.
La cheffe de l'Union locale de l'agriculture et de la pêche à Bou Salem, cherifa Blaili, a confirmé lors d'une séance tenue au siège de la délégation que la récolte céréalière de cette saison risque d'être détruite, à moins que les autorités compétentes n'interviennent pour sauver la saison.
Elle a également souligné l’impératif d’obliger le commissariat régional de l'agriculture à pomper à nouveau l'eau pour achever le processus d'irrigation et respecter le calendrier qu'elle a approuvé, suite à la visite du ministre de l'agriculture, des Ressources en Eau et de la Pêche dans la région au début de ce mois, au cours de laquelle la délégation s'est engagé de pomper l'eau d'irrigation pendant 10 jours complets et 24 heures sur 24, du 5 au 15 avril, avec une compensation pour les zones irriguées où les opérations de pompage se sont arrêtées en raison de dommages causés au réseau d'irrigation usé.
Dans une déclaration à l'agence de presse Tunis Afrique, Balaili a souligné que la Commission régionale de développement agricole n'a pas respecté ses engagements et a procédé à des sanctions contre des milliers d'agriculteurs sous prétexte de constater quelques violations isolées affectant le réseau d'irrigation.
De son côté, le délégué régional à l'agriculture, Adel Scouhi, selon ce qui a été rapporté à TAP par le commissaire Boussalem Majid Khammari, qui a supervisé une séance consacrée à l'audition des représentants des manifestants, a déclaré que depuis le 5 avril, le délégué a commencé à pomper environ deux millions de mètres cubes d'eau pour irriguer plus de 17 mille hectares de céréales dans les zones irriguées, mais inspections sur le terrain on a conclu que la superficie irriguée n'a pas dépassé deux mille hectares au cours des trois premiers jours de la campagne pendant les 3 premiers jours de la période allouée pour irriguer les céréales et les sauver de la sécheresse.
Il a, à cet effet, expliqué que l'arrêt du pompage de l'eau d'irrigation était dû à des attaques visant le réseau d'irrigation, sans clarifier leur position ou précisé s’ils répondraient aux revendications des agriculteurs protestataires.
A noter que l'Institut national de grande agriculture avait enregistré un taux de déficit hydrique supérieur à 50%, ce qui nécessite de sauver d'urgence les dernières quantités de céréales dans la région.