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Les féministes tunisiennes dénoncent le féminicide à Gaza…

Le monde a célébré hier la journée internationale des femmes dans les quatre coins du monde. Pas loin, en Palestine, depuis plus de 155 jours les droits des femmes palestiniennes sont violés sans qu’aucun Etat intervienne pour arrêter le massacre. A l’occasion de cette journée mondiale, le ministère de la Santé à Gaza a souligné que 9000 femmes palestiniennes sont tombées en martyrs depuis le 07 octobre dernier.

« Il y’a un nombre important des femmes qui se trouvent sous les décombres et n’est pas encore pris en compte, et un nombre important des femmes qui souffrent de la précarité et des problèmes de santé à cause des attaques aériennes », a ajouté la directrice du centre des études féministes en Palestine Sama Aouida au « Quotidien ».

Sama Aouida a été l’une des intervenantes à la conférence internationale sous le thème :” le féminisme intersectionnel et universel”, qu’a organisée, les 8 et 9 mars 2024, l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates(ATFD).

En marge de cette conférence, la responsable palestinienne Sama Aouida, nous a raconté l’histoire « d’une jeune fille que son oncle (médecin) lui a mutilée le pied dans la cuisine » pour prouver à quel point les conditions sanitaires sont catastrophiques.

A cause de ces conditions, les Palestiniennes enceintes ne peuvent plus arriver à terme en bonne santé, a-t-elle ajouté. “Il y a des cas où les médecins se sont trouvés dans l’obligation de recourir à une ablation de l’utérus (hystérectomie), suite à un avortement non sécurisé dans des conditions sanitaires lamentables, nous a révélé Sama Aouida. Dans cet ordre d’idées, le ministère de la santé a affirmé que 60 mille femmes enceintes dans la bande de Gaza souffrent de la malnutrition, de manque d’hydratation et du manque des soins médicaux nécessaires.

Les chiffres sont alarmants : 5000 femmes palestiniennes accouchent dans des conditions dures et dangereuses, selon le ministère, et même si elles parviennent à accoucher, les mères palestiniennes n’arrivent pas à allaiter leurs bébés, pour des raisons psychologiques et également physiques à cause de la famine et des attaques aériennes, a fait savoir la directrice du Centre des études féministes en Palestine Sama Aouida.

Parmi ces femmes militantes qui essaient par tous les moyens de sauver les enfants palestiniens, il y a une qui a tenté de modérer un antibiotique pour adultes afin de le donner à son enfant malade malgré les risques probables. Elle n’avait pas le choix à cause de la pénurie des médicaments à GAZA, comme nous a raconté la représentante de l’Association des femmes travailleuses en Palestine et la journaliste palestinienne résidente à Cisjordanie Anouar Abdelkarim Aouina.

La journaliste a ajouté qu’en consultant les médias israéliens informels sur les réseaux sociaux, on peut remarquer l’adoption de la mentalité du Génocide. « J’ai vu sur les réseaux sociaux une image comportant une blouse militaire et une main destinée à une femme enceinte avec comme commentaire ‘’on tue 2 personnes par une seule cartouche’’ », a affirmé Aouina.

C’est pour cela que les féministes tunisiennes ont choisi de célébrer la journée internationale des femmes sous le signe de la solidarité avec les Palestiniennes.

« Cette conférence s’inscrit dans le cadre de la solidarité féministe avec les femmes palestiniennes, victimes de l’occupation, victimes du Génocide, pour nous ce qui se passe aujourd’hui à Gaza c’est un féminicide de masse » a affirmé le membre du bureau exécutif de l’ATFD, Nabila Hamza au micro du « Quotidien ».

Nabila Hamza a dénoncé les violations des droits de femmes et des droits humains d’une manière générale à Gaza, et aussi à Ramallah dans Cisjordanie.

Et pour le thème majeur de la conférence « féminisme intersectionnel », elle a clarifié que c’est le féminisme qui tient compte de divers facteurs dont le facteur colonial.

« Ce que vivent les territoires palestiniens occupés aujourd’hui est une guerre de libération nationale contre la colonisation, donc la question de l’intersectionnalité pose aussi la question décoloniale et pour les femmes c’est un enjeu majeur que nous voulons mettre en avant » a-t-elle ajouté.

Et elle a appelé toutes les femmes du monde entier à manifester leur solidarité avec les femmes palestiniennes et avec le peuple palestinien et à plaider un cessez-le-feu immédiat pour mettre fin au Génocide.

L’ATFD a organisé dans ce cadre une manifestation de solidarité en faveur des femmes palestiniennes en collaboration avec les associations « Mawjoudine », « Lina Ben Mhenni », « Damj », « Calam », « Feministes pour Palestine », « Tanit », et la compagne Tunisienne contre la normalisation avec l’entité sioniste.

La manifestation a été lancé depuis la Place de Martyrs Helmi Mannai à Bab khadhra jusqu’à l’avenue Habib Bourguiba. En marge de cette manifestation, la présidente de l’ATFD Naila Zoghlami nous a relevés que leur manifestation « purement féministe » est organisée pour rendre hommage aux femmes palestiniennes et au peuple palestinien qui continue à résister face à ce génocide et pour dénoncer le dualisme mondial en ce qui concerne l’application des conventions internationales relatives aux droits de l’homme.

Khawla Riahi 

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