L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a révélé aujourd’hui que près de 100 personnes ont péri ou disparu dans la Méditerranée centrale et orientale depuis le début de l’année 2024.
Le bilan est deux fois plus lourd qu’à la même période l’an dernier, l’année la plus meurtrière pour les migrants en mer en Europe depuis 2016.
Aujourd’hui, la Directrice générale de l’OIM, Amy Pope, assiste à la Conférence Italie-Afrique à Rome pour discuter de solutions visant à protéger les migrants. La conférence, intitulée « A Bridge for Common Growth », réunit plus de 20 chefs d’État et Premiers ministres, notamment la Première Ministre italienne, Giorgia Meloni, et la Présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen. Plusieurs organismes des Nations Unies, l’UE et la Banque mondiale, ainsi que des dirigeants de toute l’Afrique, sont représentés.
« La Conférence Italie-Afrique est une occasion cruciale de discuter de mécanismes unifiés et durables pour mettre fin à ces pertes inutiles de vies humaines le long d’itinéraires dangereux, et pour protéger les personnes en déplacement », a déclaré Amy Pope, Directrice générale de l’OIM.
« Même un seul décès est un décès de trop. Ce dernier recensement des décès et disparitions nous rappelle brutalement qu’une approche globale comprenant des voies sûres et régulières - pilier stratégique pour l’OIM - est la seule solution qui profitera aussi bien aux migrants qu’aux États. »
L’Italie a pour objectif de renforcer son rôle en tant que pont entre l’Europe et l’Afrique grâce à un modèle de coopération, de développement et de partenariat équitable. Elle présentera son projet de plateforme d’idées communes à discuter avec les partenaires lors de la conférence.
La conférence se déroule à un moment où le nombre de personnes présumées mortes ou portées disparues est en hausse. Trois naufrages « invisibles » en provenance de Libye, du Liban et de Tunisie transportant 158 personnes ont été recensés ces six dernières semaines, bien que l’OIM ait enregistré 73 d’entre elles comme disparues ou présumées mortes.
Mercredi, les autorités ont secouru un groupe de 62 migrants au large du cap Greco, à Chypre, qui avait quitté le Liban le 18 janvier. La plupart sont hospitalisés et décrits comme gravement malades, dont plusieurs enfants en état grave. Un enfant est décédé depuis.
Sept corps balayés sur les côtes d’Antalya, en Türkiye, ces derniers jours, appartiendraient à un groupe de 85 migrants disparus depuis qu’ils ont quitté le Liban le 11 décembre.
Selon le projet « Migrants disparus » de l’OIM, le nombre annuel de décès et de disparitions de migrants dans toute la Méditerranée est passé de 2 048 en 2021 à 2 411 en 2022 et à 3 041 fin 2023.
En tant que coordonnatrice du Réseau des Nations Unies sur les migrations et en coopération avec d’autres organismes des Nations Unies et partenaires humanitaires, l’OIM travaille sur des recommandations pour fournir une aide humanitaire aux migrants en détresse et s’attaquer à la tragédie de ceux qui risquent leur vie le long de ces dangereux itinéraires.