Rima Hassan, députée européenne de La France insoumise, a vivement réagi après l’interdiction d’une conférence qu’elle devait tenir le 28 novembre à l’Université de Strasbourg, dans l'est de la France. Dans un message publié sur le réseau X, elle a accusé Michel Deneken, président de l’université, d’avoir pris cette décision "sans aucune justification".
Elle précise que les organisateurs, le comité Palestine Unistras et Solidaires Étudiants, ont reçu un message évoquant un "avis défavorable" et un "risque de trouble à l’ordre public". L’établissement a confirmé à la presse française qu’une réponse officielle aux étudiants était "en cours".
Rima Hassan a annoncé qu’un recours serait déposé pour contester cette interdiction, dans la continuité de la bataille juridique qu’elle mène après une décision similaire de Sciences-Po Paris, ce mardi. Cette dernière avait interdit un événement comparable, ce qui avait déjà provoqué une vague de critiques de la part de l’élue.
Ce nouvel épisode s’inscrit dans une série d'interdictions impliquant Rima Hassan. Après des événements annulés à Lille (Nord) et Paris-Dauphine plus tôt cette année, elle avait obtenu gain de cause devant la justice, qui avait estimé que ces interdictions constituaient une atteinte à la liberté d’expression.
La députée, visée par une enquête pour "apologie du terrorisme" en raison de ses propos sur le Hamas, dénonce une "instrumentalisation" de ses déclarations. "Un extrait d’interview tronqué" aurait, selon elle, été utilisé pour la discréditer.
Une autre conférence de l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri qui était prévue lundi soir en banlieue lyonnaise (Rhône-Alpes) a été interdite par les services de l'État pour le même motif. Selon l'arrêté préfectoral, la conférence intervient dans ‘’un contexte géopolitique particulièrement tendu’’, et ‘’des propos antisémites, ou plus généralement attisant sciemment et explicitement la haine’’ pourraient y être tenus.