Le Hezbollah a annoncé le décès de son secrétaire général, Hassan Nasrallah, suite à des frappes aériennes israéliennes ayant ciblé le quartier général du parti dans la banlieue sud de Beyrouth.
Selon les sources militaires israéliennes, l’attaque aurait été réalisée à l’aide de bombes de haute puissance, capables de pénétrer les structures les plus fortifiées.
Un assaut de grande envergure
D’après l’armée israélienne, les avions du 69e escadron auraient largué environ 85 bombes anti-bunkers, chacune pesant près d’une tonne.
La chaîne de télévision américaine CNN rapporte que la destruction de six immeubles entiers à Haret Hreik et les cratères laissés par l’explosion indiquent l’utilisation possible de bombes pesant jusqu’à 2 000 livres (environ 907 kg).
Des bombes “stupides” mais destructrices
Les bombes “Mark 84” sont les plus lourdes de la série “Mark 80”, conçue par les États-Unis, et sont souvent qualifiées de “bombes stupides” car elles ne sont pas guidées et tombent par gravité. Leur puissance de destruction est énorme, en raison de leur charge explosive de plus de 400 kg de tritonal, un mélange de TNT et de poudre d’aluminium. Cette combinaison permet de générer une explosion extrêmement violente.
Ces bombes sont conçues pour cibler des infrastructures massives, telles que des bâtiments, des chemins de fer ou des lignes de communication. Le rayon de destruction d’une bombe “Mark 84” peut atteindre 400 mètres, engendrant des pertes humaines et matérielles importantes, surtout dans les zones densément peuplées.
Une menace pour les civils et le droit international
L’utilisation de telles bombes dans des zones civiles enfreint clairement le droit international humanitaire. Le principe de proportionnalité exige que les dommages causés aux civils ne soient pas excessifs par rapport à l’avantage militaire direct attendu. Si les dommages civils sont jugés disproportionnés, l’attaque est alors qualifiée de crime de guerre selon la Cour pénale internationale.
Les enjeux politiques et militaires
En mai dernier, les États-Unis avaient suspendu la livraison de ces bombes lourdes à Israël, en raison de préoccupations liées à leur utilisation dans des zones densément peuplées comme Rafah, dans la bande de Gaza. Toutefois, en juin, Washington avait repris ses livraisons, tout en maintenant la suspension des bombes “Mark 84” les plus lourdes. Malgré cette suspension, Israël aurait conservé un stock de ces bombes, qu’il aurait utilisé lors de son offensive récente au Liban.
Les observateurs soulignent que l’utilisation de ces bombes massives et imprécises reflète la stratégie d’Israël de recourir à une puissance de feu maximale pour exercer une pression sur ses adversaires. La précision de ces bombes étant limitée, leur emploi entraîne souvent des pertes civiles importantes, y compris en dehors de la cible visée.
Un usage controversé et meurtrier
Selon un rapport de l’ONU, l’utilisation de ces bombes dans des zones d’habitation à Gaza a déjà causé des centaines de morts parmi les civils. L’armée israélienne serait en possession d’armes beaucoup plus précises, mais elle continuerait d’utiliser ces bombes “stupides” pour maximiser les dégâts et la terreur.