L'organisation "Médecins Sans Frontières" a déclaré dans un communiqué publié sur son site officiel aujourd'hui, lundi 5 février, que la crise de la malnutrition dans le camp de Zamzam, situé au nord de Darfour, "nécessite une intervention humanitaire urgente, où un enfant meurt toutes les deux heures", appelant à "une mobilisation collective de la communauté internationale et à une expansion immédiate et une coordination de l'aide humanitaire pour sauver ces vies".
Elle a confirmé qu'une "évaluation rapide de la qualité de nutrition et des décès, menée par Médecins Sans Frontières, a révélé une situation catastrophique dans le camp de Zamzam depuis le début du conflit armé au Soudan en avril 2023", ajoutant que "tous les niveaux d'urgence liés à la malnutrition ont été atteints".
Le même communiqué a cité les propos de Claire Nicolet, chef de la réponse aux urgences, qui a lancé l'alerte : "ceux qui souffrent de malnutrition sévère et qui n'ont pas encore succombé sont plus susceptibles de mourir dans les trois à six semaines s'ils ne reçoivent pas de traitement. Leur condition est traitable s'ils parviennent à accéder à un établissement de santé".
Une analyse publiée par l'initiative "Integrated Food Security Phase Classification", (collaboration mondiale entre 15 organisations des Nations Unies et des institutions régionales, en novembre dernier), a révélé que 5,830,000 personnes au Soudan souffrent d'insécurité alimentaire aiguë entre octobre et novembre 2023.
Le Programme alimentaire mondial avait également averti en début de mois de la crise alimentaire au Soudan, confirmant qu'il recevait des rapports sur des personnes qui meurent de faim dans le pays, et que le nombre des personnes affamées avait doublé au cours de la dernière année à cause de la privation d'aide humanitaire aux civils en raison de la guerre.