Les États-Unis, profitant largement des importations européennes, ont atteint une étape historique en devenant le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL), surpassant ainsi le Qatar et l'Australie. L'année 2023 a été marquée par une performance exceptionnelle, avec l'exportation record de 88,9 millions de tonnes métriques, équivalant à 122 milliards de mètres cubes (mmc) de GNL. Cette réalisation phénoménale consolide la position dominante des États-Unis sur la scène énergétique mondiale.
La croissance spectaculaire du secteur du GNL aux États-Unis s'explique par la demande croissante de l'Union européenne (UE), confrontée aux pressions exercées par la Russie sur les prix du gaz naturel. En 2022, les prix ont atteint des sommets de 340 euros par mégawattheure (€/MWh), sous l'influence du chantage russe et des perturbations des gazoducs tels que le Yamal-Europe et Nordstream.
Face à ces défis, l'UE a rapidement diversifié ses sources d'approvisionnement en se tournant vers le GNL, constituant 40 % de son approvisionnement en gaz. Les États-Unis, avec leur capacité croissante de production de GNL, ont saisi cette opportunité pour répondre à la demande européenne croissante.
La domination américaine dans le domaine du GNL devrait se renforcer davantage avec l'expansion prévue des forages et la construction de nouveaux terminaux de liquéfaction. Cette stratégie vise à garantir la continuité de l'approvisionnement et à consolider la position des États-Unis en tant que leader incontesté du marché mondial du GNL.
Bien que la Russie continue d'être un acteur significatif dans le secteur du GNL, les États-Unis ont démontré leur agilité et leur capacité à répondre rapidement aux changements de la demande énergétique mondiale. Cette transition vers le GNL représente un tournant majeur dans l'équilibre des puissances énergétiques, marquant une nouvelle ère où les États-Unis jouent un rôle central dans la fourniture mondiale de gaz naturel liquéfié.