La Tunisie montre des signes encourageants de reprise économique au premier semestre 2024, avec une contraction significative de son déficit courant à la suite de l’amélioration du solde de la balance des paiements extérieurs.
Cette évolution positive, bien qu'elle s'accompagne de défis persistants, ouvre de nouvelles perspectives pour l'économie du pays.
Baisse du déficit courant
Selon les derniers chiffres de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), le déficit courant s'est établi à 2.388 millions de dinars tunisiens (MDT) à fin juin 2024, soit 1,4% du PIB. Cette performance marque une nette amélioration par rapport à la même période en 2023, où le déficit atteignait 3.164 MDT, représentant 2% du PIB.
Cette contraction s'explique principalement par une réduction du déficit commercial de 7,7%, ramené à 8.017 MDT. Les secteurs du tourisme et des transferts de fonds de la diaspora ont également contribué à cette embellie. Toutefois, la balance énergétique s'est détériorée, affichant un déficit de 5.794 MDT à fin juin 2024.
Les recettes touristiques et les revenus des travailleurs tunisiens à l'étranger ont continué de croître, augmentant respectivement de 6,6% et 7,2%. Ces flux financiers ont contribué à renforcer les réserves de change, qui s'élevaient à 24.500 MDT au 30 juillet 2024, soit l'équivalent de 111 jours d'importations, contre 23.250 MDT (101 jours) un an auparavant.
Face à cette situation, le Conseil d'administration de la BCT a discuté des moyens de consolider encore davantage ces réserves, tout en notant les efforts continus du secteur bancaire pour renforcer sa solidité financière, avec un ratio de solvabilité global dépassant les 14%.
Malgré ces signaux encourageants, la Tunisie reste confrontée à d'importants défis économiques. Le maintien du taux directeur de la BCT à 8% en juillet 2024 souligne les efforts constants pour maîtriser une inflation persistante, qui atteignait 7,3% en juin 2024. La récente réunion des banques centrales méditerranéennes, tenue à Tunis en juillet, a permis de discuter de ces enjeux communs à la région, offrant des perspectives pour une coopération renforcée.
Répercussions économiques favorables
La réduction du déficit courant, qui s'établit à 2.388 millions de dinars (1,4% du PIB) au premier semestre 2024, est un développement économique significatif pour la Tunisie. Par rapport aux 3.164 millions de dinars (2% du PIB) de l'année précédente, cette amélioration a plusieurs implications majeures pour l'économie du pays.
Une meilleure performance des exportations, par rapport aux importations, a joué un rôle clé dans la réduction du déficit commercial. Cette tendance renforce la position économique de la Tunisie sur le marché international et contribue à stabiliser la monnaie nationale, le dinar, tout en réduisant la dépendance aux financements extérieurs.
En parallèle, l'accumulation des réserves de change, qui atteignent désormais 24.500 millions de dinars, offre à la BCT une marge de manœuvre plus importante pour gérer les fluctuations économiques et les chocs externes. Cette situation est cruciale pour contenir les pressions inflationnistes et stabiliser les prix des biens importés, dans un contexte où l'inflation demeure élevée.
Cependant, la dégradation de la balance énergétique, avec un déficit de 5.794 MDT, révèle des vulnérabilités persistantes. Cette situation pourrait limiter les bénéfices de la contraction du déficit courant, car une dépendance accrue aux importations d'énergie expose l'économie tunisienne à des risques liés aux fluctuations des prix internationaux. Si les prix de l'énergie continuent d'augmenter, les gains obtenus pourraient être revus à la baisse, impactant ainsi les équilibres économiques.