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Enjeux et perspectives de la rationalisation des charges salariales dans la fonction publique

Les salaires dans le secteur public tunisien constituent un sujet de préoccupation persistant.

Elle représente une part importante des dépenses budgétaires de l'État, et son contrôle est essentiel pour assurer la stabilité financière du pays. Il est important d’analyser l'évolution de la masse salariale, son état actuel, ainsi que les défis qu'elle pose.

Diagnostic

Depuis 2011, la masse salariale dans le secteur public tunisien a connu une croissance continue. Malgré les promesses de maîtriser les coûts salariaux, cette tendance haussière perdure. Selon les prévisions du budget de l'État, la masse salariale devrait atteindre environ 23,7 milliards de dinars en 2024, en hausse par rapport aux 22,7 milliards de dinars en 2023. Cette augmentation souligne l’importance du défi à contenir les dépenses liées aux salaires des fonctionnaires.

La masse salariale dans le secteur public tunisien est composée de plusieurs éléments : salaires bruts de base, indemnités spécifiques, indemnités familiales, primes et cotisations patronales. Elle est encadrée par un ensemble de textes législatifs et réglementaires, dont la loi 112-1983 sur la fonction publique, les décrets régissant les indemnités et la gestion du personnel, ainsi que ceux portant sur les cotisations sociales et fiscales.

Les entreprises publiques les plus importantes en termes de masse salariale incluent la Société Tunisienne de l'Électricité et du Gaz (STEG), Tunisie Télécom, la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG), le Groupe Chimique et TRANSTU. Ensemble, ces entreprises représentent 66% de la masse salariale totale des 88 établissements publics concernés par le dernier rapport du ministère des finances sur les entreprises publiques

Enjeu budgétaire

La masse salariale représente 50% des dépenses budgétaires totales de la Tunisie, ce qui soulève des préoccupations quant à la lourdeur pour l'État de financer d'autres dépenses essentielles, telles que les infrastructures et les équipements publics. Cette situation pose des questions cruciales concernant les marges de manœuvre budgétaires nécessaires pour le développement du pays.

Perspectives d’évolution…

Des observateurs s’accordent sur le fait que les recrutements massifs, plus de 130 000 depuis 2011, ont contribué à l'explosion de la masse salariale. Il est essentiel de limiter les nouveaux recrutements et de rationaliser les effectifs de la fonction publique. Une gestion plus stricte des embauches permettrait de réduire progressivement la masse salariale.

Les augmentations successives, les promotions généralisées et autres « glissements » ont également contribué à l'augmentation de la masse salariale. Il est nécessaire d'encadrer ces mesures et de les lier à la performance et aux résultats. Un système de rémunération basé sur la performance encouragerait une meilleure efficacité au sein de la fonction publique.

Maîtrise des charges

Pour dégager des marges de manœuvre, il est important de réduire les coûts non essentiels et de promouvoir une gestion plus efficace des ressources publiques. Cela permettrait de financer d'autres dépenses prioritaires comme les infrastructures et les services publics essentiels.

Toutefois, la maîtrise de la masse salariale dans le secteur public tunisien nécessite une approche globale combinant rationalisation des effectifs, réforme du système de rémunération, contrôle des augmentations et promotions, suivi rigoureux et réduction des coûts non essentiels. C'est un défi majeur pour assurer la stabilité financière de l'État et garantir un développement durable. La mise en œuvre de ces mesures demandera une volonté forte et un engagement soutenu de la part de toutes les parties prenantes.

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