Le secteur bancaire assure 79% des financements de l’économie, hors prises de participations, au terme du premier semestre 2023 contre 72% à la fin de l’exercice 2021, selon un rapport de l’agence de notation souveraine internationale « Fitch Ratings » publié dernièrement.
D’après le rapport, la plupart des institutions financières non bancaires locales ont conservé leur accès à des sources de financement alternatives, mais plus coûteuses, telles que le marché obligataire et dans une moindre mesure, les institutions financières internationales ce qui limite leur risque d’endettement, souligne l’agence.
Les institutions financières non bancaires tunisiennes dépendent de plus en plus du financement bancaire alors que le financement provenant des institutions financières internationales, historiquement une source de financement clé, a baissé pour le secteur du leasing à 21% au terme du premier semestre 2023 contre 28% à la fin de l’année 2021 précice le rapport de Fitch qui fait revenir partiellement cette diminution à l’évolution des écarts des cours de change.
Fitch évalue sept sociétés de leasing tunisiennes qui représentent 90% des actifs du secteur à fin 2022, une société d'affacturage et une institution de microfinance. Elle a confirmé la notation nationale de tous les établissements, à l'exception d'Enda Tamweel, la plus grande institution de microfinance en Tunisie, dont elle a amélioré la notation nationale.
Cependant, les établissements d’affacturage et de microfinance résistent convenablement aux pressions opérationnelles tandis que les sociétés de leasing font face à des défis multiples, à ce niveau, en raison de la maturité moyenne des actifs considérée comme plus courte et de l’absence de plafonds de taux d’intérêt ce qui permet de meilleures marges.
Dans ce même contexte, on constate que la qualité des actifs est restée résiliente au premier semestre de l’année écoulée sachant qu’on s’attend à ce que des radiations importantes et des normes de souscription plus strictes permettent aux institutions financières non bancaires à contenir l’augmentation du risque de crédit et à se conformer aux exigences réglementaires visant à réduire les ratios des créances douteuses. La diminution des provisions au titre de ce type de créances et la stabilisation des taux d'intérêt ont contribué à une rentabilité plus élevée au premier semestre 2023 alors que l’agence Fitch Ratings prévoit la même tendance en 2024.
Les notations nationales des institutions financières non bancaires vont de « B+(Tunisie) » à « A-(Tunisie) » avec des perspectives stables, d’après l’agence qui indique que les profils de crédit à l’échelle nationale resteront inchangés. Les notations nationales des filiales, institutions financières non bancaires, des banques étrangères ont tendance à être plus élevées car l’agence prévoit un soutien important, à ce titre, de leur part.