Le défi de l'électrification en Afrique est immense, mais l'espoir prend forme avec l'annonce récente d'un partenariat entre le Groupe de la Banque mondiale (BM) et le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD). Ensemble, ils s'engagent à fournir un accès à l'électricité à au moins 300 millions de personnes sur le continent d'ici 2030.
À l'heure actuelle, près de 600 millions d'Africains vivent sans électricité, représentant ainsi 80 % de la population mondiale privée d'accès à cette ressource essentielle. Cette situation, bien que critique, n'est pas irrémédiable. La collaboration entre la BM et la BAD marque une étape cruciale dans la lutte contre cette crise énergétique.
Dans un communiqué conjoint publié le 17 avril, les deux institutions financières ont dévoilé les détails de cette initiative ambitieuse. La BM s'engage à raccorder 250 millions de personnes à l'électricité, principalement grâce à des systèmes d'énergie renouvelable distribués ou par le biais du réseau de distribution. De son côté, la BAD s'engage à soutenir 50 millions de personnes supplémentaires dans cette quête essentielle.
Cet engagement n'est pas seulement moral, mais aussi financier. La BM estime qu'un investissement public massif de 30 milliards de dollars sera nécessaire pour atteindre cet objectif. La Banque prévoit que la branche en charge des pays à faible revenu, l'IDA, jouera un rôle crucial dans la mobilisation de ces fonds. Toutefois, les gouvernements africains doivent également mettre en place des politiques propices à l'attraction des investissements privés et à l'amélioration de l'efficacité financière de leurs services publics.
Ce nouvel engagement représente une révision à la hausse d'objectifs antérieurs. Initialement, la BM avait promis de raccorder 100 millions de personnes à l'électricité en Afrique. Mais face à l'ampleur du défi, elle a décidé d'étendre ses ambitions. « Lors de la COP28, nous avons pris l’engagement d’apporter l’électricité à 100 millions d’Africains d’ici 2020.
Nous allons augmenter cet engagement pour le porter à 250 millions, sur les 600 millions concernés », a déclaré Ajay Banga lors des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la BM.