D’après le rapport mensuel sur la Conjoncture énergétique publié par l'Observatoire national de l'énergie et des mines, la Tunisie a enregistré une baisse significative de 7% de sa production totale d'électricité en février 2024 par rapport à la même période l'année précédente. Cette diminution, atteignant 2733 gigawattheures (GWh), soulève quelques questions sur la résilience du secteur énergétique du pays.
Une des principales observations de ce rapport est la baisse de la part du marché local, qui a diminué de 2%. Cette diminution s'est accompagnée d'une augmentation des importations d'électricité en provenance de l'Algérie et de la Libye, couvrant désormais 17% des besoins locaux. Cette dépendance accrue aux importations étrangères met en lumière les défis auxquels est confrontée la Tunisie pour garantir sa sécurité énergétique et sa souveraineté.
Bien que la Société Tunisienne de l'Électricité et du Gaz (STEG) maintienne sa position dominante en représentant 96% de la production nationale, des tendances remarquables ont été observées. La production d'électricité à partir de gaz naturel a diminué de 9%, tandis que la production d'énergies renouvelables est restée stable à 5%.
Des avancées modestes ont été constatées dans le déploiement des énergies renouvelables en Tunisie. Récemment, une augmentation de 227 MW de capacité photovoltaïque a été enregistrée dans le secteur résidentiel, illustrant ainsi une volonté croissante d'adopter des solutions énergétiques durables au niveau local.
De manière tout aussi encourageante, des autorisations ont été accordées pour l'installation de 112 MW supplémentaires dans les secteurs industriel, tertiaire et agricole, démontrant ainsi une diversification des efforts dans différents domaines économiques. Ces initiatives marquent un premier pas vers une transition énergétique plus importante et suggèrent un potentiel significatif pour l'expansion future des énergies renouvelables en Tunisie.
En ce qui concerne la consommation d'électricité, une diminution de 8% de la pointe de consommation a été observée, tandis que les ventes d'électricité ont baissé de 1%, principalement dans les secteurs de haute tension (-16%) et moyenne tension (-1%). Les industriels demeurent les principaux consommateurs, représentant 62% de la demande totale des clients haute et moyenne tension.