Plusieurs facteurs impactent le cours de change du dinar mais l’impact des transactions ponctuelles d'achat et de vente de devises sur le marché local reste assez important, à ce titre.
La récente légère fluctuation du dinar tunisien par rapport au dollar américain et à l'euro, ainsi que son appréciation face au yen japonais, suscitent des interrogations sur les facteurs économiques et financiers en jeu.
Absence de variation significative
En glissement annuel, le dinar tunisien aurait peu perdu, à la date du 27 mars 2024, de sa valeur par rapport au dollar américain et à l'euro. Par exemple, le dollar qui valait une année auparavant 3,085 dinars s'échange désormais contre 3,119 dinars soit une légère dépréciation de 1,11%.
De même, l'euro est passé de 3,336 dinars à 3,376 dinars ce qui implique l’enregistrement d’une baisse de la valeur de la monnaie nationale face à la monnaie unique de 1,21%.
La Banque centrale de Tunisie a nié dans un communiqué officiel toute chute drastique du cours du dinar tout en précisant que son taux de change est stable autour de 3,37 contre euro et 3,11 contre dollar dans un contexte de résilience du secteur extérieur. Selon des observateurs, il s’agirait d’une variation ponctuelle insignifiante.
Stabilité et appréciation
En revanche, le dinar tunisien s'est apprécié par rapport au yen japonais sur l’année.
Par exemple, la valeur de 1000 yens est passée de 23,307 dinars à 20,632 dinars. Cette appréciation peut être influencée par des facteurs spécifiques liés à la valorisation de la monnaie du pays du soleil levant mais aussi par les spécificités de la relation entre la Tunisie et le Japon, telles que les flux commerciaux favorables ou les investissements japonais dans l'économie nationale.
Impact des transactions courants
Il est important de reconnaître que la variation du dinar tunisien peut être également affectée par des transactions ponctuelles d'achat et de vente de devises sur le marché local des devises.
Ces transactions, souvent motivées par des besoins immédiats de liquidités, peuvent entraîner des fluctuations temporaires de la valeur du dinar.
Solidité du secteur extérieur
La résilience du secteur extérieur de la Tunisie est mise en évidence par les données dévoilées récemment par la Banque Centrale indiquant que le solde des opérations courantes a affiché, en février 2024, une amélioration par rapport à la même période de l’année précédente.
Après des années d’accumulation des déficits et de blocage des principales filières génératrices de recettes en devises, les indicateurs du secteur extérieur tunisien commencent à virer au vert et ce, pour la première fois depuis 2011.
Au fait, le déficit courant s’est réduit à 163 millions de dinars (MD) soit l’équivalent de 0,1% du PIB au terme des deux premiers mois de 2024, contre 797 MD (-0,5% du PIB) une année auparavant. Cette performance porte la marque, notamment, de la réduction du déficit commercial qui s’est situé à 1.784 MD.
En outre, les recettes touristiques et les revenus du travail cumulés ont progressé respectivement de 11,3% à 858 MD, et de 5,3% à 1175 MD, durant les deux premiers mois de l’année 2024, en comparaison avec la même période de l’année dernière.
Ces évolutions indiquent également une résilience accrue du Dinar face aux défis économiques, contribuant ainsi à renforcer sa position face aux autres devises.
Engagements honorés
La Tunisie a honoré jusqu'au 20 mars 2024, 5438 millions de dinars dont 850 millions d'euro à titre d'eurobonds en février 2024
La situation actuelle n'est pas alarmante, d'autant plus que la Tunisie a démontré son engagement en honorant ses obligations financières. Jusqu'au 20 mars 2024, le pays a remboursé l’équivalent de 44% des échéances, en principal et intérêts, des dettes extérieures de toute l’année en cours. Ce remboursement témoigne de la capacité du gouvernement tunisien à gérer ses obligations financières, ce qui peut rassurer les investisseurs et contribuer à stabiliser la valeur du dinar tunisien sur le marché des changes.
Cependant, il convient de rester vigilant face aux éventuels défis économiques et financiers à venir, et de continuer à surveiller de près l'évolution de la situation économique nationale et internationale.