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Politique monétaire en Suisse : adoption d’une décision cruciale

Depuis juin 2023, l'inflation en Suisse est retombée en dessous de la barre des 2%, un seuil ciblé par l'institution monétaire. Ce recul a incité la Banque nationale suisse (BNS) à réviser ses prévisions pour les années à venir, avec une estimation de l'inflation ramenée à 1,4% pour 2024 et à 1,2% pour 2025. Parallèlement, la prévision de croissance économique pour la Suisse a été revue à la hausse, atteignant désormais 1%.

La Banque nationale suisse (BNS) a pris jeudi dernier 21 mars 2024 une décision sans précédent en abaissant son taux directeur pour la première fois en deux ans. Cette initiative, perçue comme une réponse au ralentissement de l'inflation et de la croissance économique, pourrait marquer le début d'un changement de cap pour de nombreuses grandes banques centrales à travers le monde.

Baisses prévues de taux

Cette décision de la BNS intervient dans un contexte où d'autres grandes banques centrales, telles que celles de Norvège et de la Zone euro, envisagent également des baisses de taux dans un avenir proche. La Banque de Norvège, bien que maintenant son taux directeur à 4,5% lors de sa récente réunion, a laissé entendre une possible réduction dès septembre. Cette tendance a été confirmée par la gouverneure de la banque, Ida Wolden Bache, lors d'une conférence de presse.

D'autre part, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a souligné la nécessité d'une action proactive, craignant que des ajustements tardifs ne plongent la zone euro dans une récession. Avec une inflation en baisse à 2,6% en février et une croissance économique estimée à seulement 0,8% pour 2024, la BCE est sous pression pour adopter des mesures stimulantes.

La décision de la BNS d'abaisser son taux directeur est donc significative à plusieurs égards. Non seulement elle témoigne d'une révision des politiques monétaires face aux conditions économiques changeantes, mais elle pourrait également ouvrir la voie à des actions similaires de la part d'autres banques centrales majeures. Dans un paysage économique mondial marqué par l'incertitude, les décisions des banques centrales joueront un rôle crucial dans la gestion des défis à venir.

Approche prudente

La Réserve fédérale américaine (Fed) adopte une approche prudente alors qu'elle fait face à des pressions inflationnistes persistantes. Les membres du Comité de la politique monétaire (FOMC) ont annoncé tabler sur trois baisses de taux de 0,25 point de pourcentage en 2024, et ont même réduit leurs perspectives de baisses pour 2025, passant de quatre à trois baisses supplémentaires de même amplitude.

Cependant, ils ont semé le doute quant à la date de la première baisse, soulignant qu'ils ne prévoient pas de réduire les taux tant qu'ils ne seront pas plus confiants dans la trajectoire de l'inflation vers l'objectif de 2%. Jerome Powell, président de la Fed, a souligné que l'inflation reste encore trop élevée aux États-Unis, malgré un récent rebond à 3,2% en février, selon l'indice des prix à la consommation (CPI), loin de l'objectif fixé.

Cette prudence de la Fed est motivée par le fait que le ralentissement de la hausse des salaires commence à être perceptible, mais persiste encore à un niveau jugé trop élevé, alimentant ainsi l'inflation.

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