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Terres collectives : Réforme majeure consacrant les droits des agriculteurs

Le Chef de l’Etat, Kais Saied, a assuré samedi 16 mars 2024 au cours d’une visite surprise au sud, que l’élaboration d’un projet de loi permet de résoudre d’une manière définitive le problème des terres collectives, et ce, lors de sa rencontre avec des citoyens à Douz, dans le gouvernorat de Kébili.

Il a souligné que le problème réside dans les textes juridiques anciens qui régissent ces terres et qui remontent aux années 60, outre le maintien des anciens conseils de gestion. Le Président de la République a mis en exergue à cet égard, la nécessité de remédier aux inconvénients et problèmes rencontrés par le passé, concernant la répartition des terres collectives.

L’annonce du Chef de l’Etat ouvre la voie à la résolution de plusieurs problèmes structurels qui ont hypothéqué durant des décennies une véritable réforme foncière et agraire au pays ce qui s’est répercuté sur le développement de l’activité agricole et la promotion des régions.

Les terres collectives sont situées principalement dans le Centre et le Sud du pays, elles constituent les parcours collectifs des tribus nomades et semi-nomades de la région.

Depuis les années 60, la privatisation des terres collectives en a considérablement réduit la superficie. Ces terres couvraient à l’origine près de 3 millions d’ha dont la moitié était consacrée aux parcours et l’autre moitié pouvant être attribuée à titre de propriété privée. Selon les dernières données officielles, la superficie des terres collectives n’est plus que de 265 363 ha.

En s’inscrivant dans un nouveau système de production, la réforme foncière annoncé par le Président de la République, permettra d’instaurer une souveraineté nationale de la consommation et donnera graduellement au pays les moyens de sortir de sa dépendance alimentaire.

Se focaliser sur la production interne selon les besoins nationaux est aujourd’hui une obligation et ne peut se faire qu’à travers l’encouragement des petits et moyens producteurs. Ces mêmes producteurs et productrices ont toujours alimenté le marché local et ce, dans toutes les conditions et ont assuré l’approvisionnement alimentaire des consommateurs en produits de base.

La réforme foncière doit s’inscrire dans une réforme agraire radicale large qui n’assure pas juste l’accès au foncier mais l’accès à tous les moyens de production aux paysans dans une vision souveraine qui vise à nourrir la population aux moindres coûts.

Pour réussir cette démarche, il est important d’élaborer une stratégie de redistribution des terres qui assure un accès juste à cette ressource en accordant la priorité aux vrais travailleurs de la terre à savoir les paysans et les petits agriculteurs. Cette redistribution doit aussi considérer l’aspect genre et viser les catégories les plus marginalisées.

Il est primordial, aussi, de limiter la taille des propriétés individuelles à un certain seuil pour une distribution plus juste et sanctuariser les terres collectives obéissant à un système d’exploitation optimal, en interdisant leur marchandisation afin d’assurer le droit leur utilisation de manière judicieuse.

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