Un conseil ministériel restreint, tenu au début de cette semaine, a marqué une étape cruciale dans les efforts de la Tunisie pour moderniser ses relations financières avec l'étranger. L'objectif principal de cette réunion était d'examiner un projet de loi visant à réguler ces relations, un pas significatif dans la direction d'une économie plus ouverte et transparente.
L'une des décisions clés prises lors de cette réunion est la programmation d'une deuxième séance de travail ministérielle pour approuver le projet de code des changes amendé. Cette étape est essentielle pour permettre au projet d'être soumis au Conseil des ministres dans les plus brefs délais, avant d'être présenté à l'Assemblée des représentants du peuple pour examen et adoption.
Principales motivations
Les observateurs ont salué cette avancée, soulignant que la demande pour un code des changes plus moderne et efficace existe depuis de nombreuses années. Bien que des projets antérieurs aient été présentés, aucun progrès significatif n'avait été réalisé jusqu'à présent. La tenue de cette réunion et l'engagement des ministères concernés témoignent de l'importance accordée à cette question pour l'économie tunisienne.
Une des principales motivations derrière ce projet de code des changes est de faciliter les transactions en devises pour les personnes et les entreprises engagées dans des activités économiques. En simplifiant les procédures et en libéralisant certaines opérations financières, la Tunisie espère stimuler les investissements, les approvisionnements et les échanges commerciaux avec l'étranger.
Innovations multiples
Cependant, certaines questions en suspens, notamment celles qui concernent l'utilisation des crypto-monnaies seront parmi les priorités des reformes du nouveau code des changes. Alors que la demande pour ces actifs numériques est en hausse, des préoccupations subsistent quant à leur potentiel d'abus, notamment en matière de blanchiment d'argent. Certains analystes ont suggéré que l'adoption de crypto-monnaies pourrait être limitée, voire réglementée, pour éviter les risques associés à leur utilisation.
En outre, la question des avoirs à l'étranger détenus par des Tunisiens est également abordée. Il est envisagé d'adopter une amnistie pour ceux qui n'ont pas divulgué leurs comptes à l'étranger, ou de réduire les sanctions pour encourager la régularisation de ces avoirs. Cette mesure pourrait contribuer à mobiliser des revenus supplémentaires pour le pays.
En présentant le projet de nouveau code des changes, la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, a souligné l'approche participative adoptée dans son élaboration. Les principes de libéralisation des transferts financiers, la possibilité de négocier des crypto-actifs et le développement des échanges manuels sont autant d'éléments clés de ce projet ambitieux.
L'adoption d'un nouveau code des changes en Tunisie représente une étape importante vers une modernisation et une ouverture accrue de l'économie du pays. Toutefois, des défis subsistent, et il sera crucial de mettre en œuvre ces mesures de manière progressive pour maximiser leurs avantages potentiels pour le développement économique et social du pays.