La révision à la hausse déclarée hier dimanche par Qatar Energy de son objectif de production de GNL de 13% d'ici 2030 ferait du Qatar le deuxième producteur mondial après les États-Unis, a déclaré une analyste lundi 26 février 2024.
La majeure partie des expansions déjà annoncées au Qatar n’avaient cependant pas encore trouvé d’acheteurs, en plus de la nouvelle capacité annoncée lundi, a affirmé Anne-Sophie Corbeau, chercheuse au Centre on Global Energy Policy de l'université de Columbia, sur les réseaux sociaux.
« Il est probable que ce problème soit en partie résolu par la recherche de nouveaux partenaires », ajoute-t-elle.
La compagnie pétrolière nationale, Qatar Energy, plus grande exportatrice mondiale du combustible réfrigéré, a annoncé dimanche qu'elle produirait 142 millions de tonnes par an (Mtpa), ou 194 milliards de mètres cubes (Gm3) par an, ce qui lui permettrait de dépasser l'Australie, actuellement le deuxième plus grand exportateur de GNL.
La production totale du Qatar devrait augmenter de près de 85% d'ici la fin de la décennie par rapport aux niveaux de production actuels de 77 Mt, grâce à la découverte de vastes nouvelles réserves de gaz.
À la lumière de ces prévisions, l’analyste a déclaré que « l'écart entre l'offre et la demande » mondiale se réduirait encore davantage d'ici 2030, alors que la capacité mondiale de GNL atteindrait « un peu plus de 300 Gm3 ».
Pourtant, Shell, le géant de l’énergie a estimé le mois dernier que la demande mondiale de GNL pourrait augmenter de 50% d'ici 2040 pour atteindre 625 à 685 Mt, contre 404 Mt en 2023, grâce au passage du charbon au gaz dans l'industrie chinoise et à une croissance économique plus robuste en Asie.
L'annonce de Qatar Energy coïncide avec la récente décision des États-Unis de « mettre en pause » l'approbation des projets de GNL après 2028, ce qui, selon certains, pourrait permettre au Qatar d'accroître sa part de marché.