Selon un nouveau rapport de la fondation « Friedrich Ebert Stiftung – Tunisie (FES) », les crédits de consommation ont atteint 25% du total de ces crédits, ce qui montre clairement que le citoyen tunisien ne regarde plus les dépenses avec un comportement consommatoire qui devient presque identique à celui des pays développés.
Et pour cause, les analyses de la BCT, les chiffres et les faits confirment en effet que les Tunisiens optent de plus en plus pour les crédits au détriment de leurs capacités de remboursement. Aujourd’hui, plus de 80% de la population active, évalués à presque 3.593.000, sont endettés.
Cependant, le revenu moyen des Tunisiens est de très loin inférieur à celui des pays occidentaux, ce qui donne à ce problème une toute autre envergure plus grave, précise le rapport notant dans ce contexte que l’endettement des ménages tunisiens est en réalité très sous-évalué puis qu’il ne prend en considération que les crédits servis par les banques à leur clientèle.
Outre les crédits bancaires classiques, ils contractent des prêts sociaux ainsi que des crédits à court terme tels que les découverts bancaires, à cela s’ajoute aussi les crédits contractés auprès des sociétés de leasing.
L’envolée de l’endettement des ménages ne trouve pas son origine uniquement dans la « fièvre acheteuse » qui s’empare des ménages pendant les fêtes et les vacances. Elle s’explique aussi par « la paupérisation rampante » de la classe moyenne qui constituait la colonne vertébrale de l’édifice sociétal tunisien.
D’après la FES, les dépenses des ménages suivent toujours une tendance haussière exponentielle. Résultat des courses, ils se trouvent devant une situation de surendettement.
Cependant, connaissant le pouvoir d’achat et le revenu moyen des Tunisiens, l’endettement pour l’acquisition d’un logement ou d’un véhicule est incontournable dans la mesure où il respecte la capacité de remboursement des ménages.
Les professionnels appellent à l’instauration de la culture de l’épargne, toujours pas assez développée, assure le rapport concluant qu’une telle pratique permet à la fois de faire face aux événements inattendus sans pour autant recourir aux crédits et d’avoir une certaine somme d’argent permettant d’alléger les crédits et réduire la période de remboursement.