L’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives (ITCEQ) vient de publier quelques éclairages sur la question du bien-être social et la qualité de vie en Tunisie en se basant sur les dernières statistiques actualisées.
Les statistiques et les indicateurs sont des instruments de mesures objectives de l’état d’une société sous différents aspects, qui peuvent révéler son niveau de vie et son bien-être. D’une manière générale, la question de l’évaluation du bien-être renvoie à des aspects techniques liés au choix et à la mesure des variables.
Dans ce contexte, l’indicateur de développement humain de la Tunisie en 2021 affiche une valeur de 0.73 ce qui la place dans la catégorie « développement humain élevé ». Dans la région de l’Afrique du nord, la Tunisie est classée deuxième, elle est devancée par l’Algérie qui se classe en tête avec un score de 0.75.
L’espérance de vie à la naissance en Tunisie a augmenté tout au long de la période 2009-2022 passant respectivement de 74,1 à 76,9 ans et les progrès en termes de longévité ont profité plus aux femmes qu’aux hommes alors que l’indice synthétique de fécondité est de 1.8 enfants par femme en 2021. Par rapport à 2010- 2011, cet indice a connu une augmentation entre 2012 et 2014, passant de 2,3 à 2,4 enfants par femme.
L’institut indique d’un autre côté que le chômage demeure au-dessus de la barre de 15% malgré sa baisse relative durant les dernières années. Au plan structurel, les origines du chômage sont multiples : le phénomène démographique, le niveau et la qualité de la croissance économique, l’inadéquation des qualifications aux offres d’emplois et les obstacles à caractère institutionnel. Les difficultés de la conjoncture n’ont cessé de surplomber la dynamique de l’emploi.
En outre, en Tunisie, seulement 50% de la population bénéficie d’une couverture sociale laissant près de la moitié sans garantie en cas de maladie, de maternité ou d’arrêt d’activité. Le niveau élevé du secteur informel peut expliquer en partie cette protection assez faible par les systèmes de sécurité sociale.
Cependant et comme le bien-être est une notion pluridimensionnelle, sa mesure comporte nettement plus de données, exprimées en différentes unités. Il existe cependant des limites inhérentes à tout indicateur. Les indicateurs ne sont pas totalement objectifs et non discutables. Les indices sont, dans plusieurs cas, imparfaits car ils ne peuvent traduire fidèlement toutes les dimensions de la réalité.
Enfin, il est important de ne pas idéaliser les mesures. Si mythifiés, les indicateurs peuvent constituer des filtres, figer les points de vue et fausser les visions sur la réalité sociale. Ce qui est, par exemple, reproché au PIB.