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A La Maison des Arts du Belvédère : Moncef Ben Amor, l’art et l’âme

Par Imen Abderrahmani

 

Malgré une vie courte, les œuvres de Moncef Ben Amor demeurent marquantes dans le paysage artistique tunisien. Une importante sélection de ses œuvres est à découvrir à partir de ce samedi, le 18 janvier, à la Maison des Arts du Belvédère.

 

Cherchant à dépoussiérer la mémoire artistique tunisienne et à offrir aux jeunes artistes l’opportunité pour découvrir de près ces artistes qui ont marqué de leurs empreintes les annales de l’histoire de l’art et qui ont façonné avec leurs œuvres la scène nationale, la Maison des Arts du Belvédère (Centre national d’art vivant-CNAV) multiplie les expositions et les initiatives. Après l’hommage rendu à Sadok Gmach, la Maison des Arts du Belvédère  et la Direction des arts plastiques du ministère des Affaires Culturelles proposent au grand public et surtout aux artistes et aux chercheurs un voyage dans l’univers très particulier de l’artiste Moncef Ben Amor (1943-1990). Célébration de la mémoire de cet artiste parti très tôt, mise en lumière de son talent et de son génie créatif, cette exposition rétrospective inédite intitulée « L’art et l’âme » se poursuivra jusqu’au 08 février 2025, apportant des éclairages sur l’une des figures éminentes de la scène artistique tunisienne.  

Né en 1943 à Tunis, Moncef Ben Amor a étudié à l’Ecole des Beaux-Arts de Tunis. Après un bref passage à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, il revient en Tunisie et participe aux différents rendez-vous de la scène artistique tunisienne.

Ben Amor, « le peintre tourmenté »

Peintre au style unique, oscillant entre l’abstraction et le surréalisme, Moncef Ben Amor a essayé à travers les quatre expositions personnelles organisées entre 1974 et 1981 à la Galerie de l’Information de partager avec le public, avec ses collègues et les critiques d’art sa philosophie esthétique et sa vision très particulière des arts plastiques.

Artiste attentif à ce qui tourne autour de lui, occupé par les questions de justice et d’égalité, voulant tout comprendre, Moncef Ben Amor a réussi à créer son propre style. Un style où le réel s’entremêle avec le fantastique pour raconter peut-être un rêve, un espoir… ou peut-être pour donner à une observation ou à un détail banal du quotidien une touche artistique.

Comme de nombreux artistes-peintres de son époque, Moncef Ben Amor a contribué à tant d’œuvres théâtrales, collaborant avec Aly Ben Ayed dans la conception des tableaux et Béchir Drissi dans la pièce de théâtre « Les martyrs de la liberté » dont la musique a été signée par le maestro Mohamed Garfi.

L’âme sensible, Moncef Ben Amor a décidé, après une  longue éclipse, de poursuivre son chemin, organisant deux expositions de suite, la 1ère à la galerie Cherif Fine Art en 1988 alors que la 2ème a eu lieu à la Galerie de l’Information en 1989 et c’était sa dernière exposition avant qu’il quitte ce monde en juillet 1990. Quelques mois plus tard, en janvier 1991, une rétrospective de ses œuvres a eu lieu à la Galerie Ammar Farhat.

Une monographie de près de 69 pages lui a été consacrée par Maherzia Ayari. Préfacée par le critique d’art Ali Louati et intitulée « Moncef Ben Amor, le peintre tourmenté », cette étude comporte un descriptif de son parcours artistique à travers une série de textes parmi lesquels nous citons « La mission interrompue d’un peintre inspiré », « Troncs et Argile : Exaltation de la matière », « L’animal : ces « bêtes » qui nous habitent » et « La sphère : Le monde ne tourne pas rond » et une sélection de ses œuvres.

Il est à noter que la Poste tunisienne a émis deux timbres comportant deux œuvres de l’artiste Moncef Ben Amor : « L’intemporel » et « Quand le subconscient s’éveille ».

 

I.A.

 

 

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