Le cinéma jordanien est à l'honneur aux 35èmes Journées cinématographiques de Carthage qui lui réservent un "Focus Jordanie" avec la participation d'une importante délégation officielle conduite par la Commission Royale du Film de Jordanie (RFC- The Royal Film Commission).
Une cérémonie a été organisée, dimanche soir, à la salle de l'Africa, à Tunis, marquant le démarrage du "Focus Jordanie", en présence notamment de l'ambassadeur du Royaume Hachémite de Jordanie en Tunisie, Abdallah Suliman Abou Romman, et du directeur de la Commission Royale du Film de Jordanie, Mohannad Al Bakri et du directeur des JCC, le réalisateur et critique de cinéma Férid Boughedir.
Lors de ce focus, "nous souhaitons partager avec vous notre expérience cinématographique", a déclaré Mohannad Al Bakri dans son allocution, avant de présenter la délégation de son pays composée des membres de la RFC en plus de 8 cinéastes dont les films sont au programme du Focus : Naji Abu Nawar, Mahmoud al Massad, Zaid Abu Hamdan, Darren J. Salam, Amjad Rasheed, Dina Naser, Sareen Hairabedian, Mooney Abu Samra, Firas Al-Taybeh, Ahmad Alyaseer, Firas Alrjoob, et Bassel Ghandour.
Le président s'est déclaré impressionné par "la grande passion du public tunisien pour le cinéma qui constitue l'une des plus grandes caractéristiques des Journées cinématographiques de Carthage". "Cet évènement a longtemps été assez distingué par son public et par ses invités", a encore dit Al Bakri.
"Le cinéma reflète la conscience humaine avec ses complexités et ses contradictions ", a-t-il indiqué, avant de lancer "en ces temps difficile où la machine barbare de l’occupation n’hésite pas à exercer son sadisme et sa folie contre notre peuple dans notre chère Palestine, on a plus que jamais besoin de la vérité" qu'est dans le cinéma.
Il a affirmé que "la Jordanie et la Palestine ont toujours été une extension l’une de l’autre géographiquement, socialement, civilisationnellement et politiquement. Et le cinéma n’en fait pas l’exception". La Royal Film commission " est fière d’apporter, tout au long des vingt dernières années, son soutien continu au récit palestinien à travers le cinéma", a rappelé Al Bakri ajoutant "nous avons soutenu de nombreux projets palestiniens ou qui racontent l’histoire de la Palestine dont certains sont au programme du Focus Jordanien".
Présentant la RFC, il a indiqué que son institution œuvre depuis sa création, en 2003, à développer l’industrie cinématographique jordanienne à tous les niveaux et à renforcer une infrastructure cinématographique bien établie, au service du cinéma jordanien et arabe. Il a souligné la conviction de l'institution royale en l’importance de construire des ponts de coopération et d’échange culturel dans toute la région arabe.
L’ouverture du Focus était marquée la projection du film "Inshallah a Boy" d’Amjad Rasheed (2023) qui est également au menu de la section "les JCC dans les prisons", organisée dans sa 10ème édition du 15 au 21 décembre.
"Inshallah a Boy" est le premier film jordanien présenté en avant-première au Festival de Cannes, en 2023, dans la section parallèle la Semaine de la critique. Produit par Imaginarium Films avec le soutien de la Royal Film Commission, ce film est également le candidat de la Jordanie pour l’Oscar du meilleur film international aux 96èmes Oscars.
Ce drame dont les faits se déroulent dans la Capitale Amman, aborde la question du droit d’héritage de la femme à travers l’histoire de Mona Hawa, jeune femme veuve, qui mène un combat acharné pour ne pas perdre sa maison ainsi que la garde de sa fille. Dans ce film inspiré de son entourage, le réalisateur jette la lumière sur un cadre juridique qui favorise les droits des hommes aux dépends de ceux des femmes.
Conçu en collaboration entre les JCC et la Royal Film Commission, le "Focus Jordanie" propose la projection de douze films dont six longs métrages de fiction, un long métrage documentaire et cinq courts métrages.
Le cinéma Jordanien sera également au cœur d’un panel de discussion dans le cadre de Carthage Talks, qui s’intitule "Plateformes de développement et nouvelles dynamiques de coproduction en Afrique et dans le monde arabe. De nouvelles voies pour les collaborations intra continentales et régionales ?"
Le "Focus Jordanie" comporte les longs-métrages de fiction suivants: "Inshallah a Boy" de Amjad Rasheed (2023), "Theeb" de Naji Abu Nawar (2014), "Daughters of Abdul Rahman" de Zaid Abu Hamdan (2021), "Farha" de Darren J. Salam (2021), "Blessed Benefit" de Mahmoud al Massad (2016), "The Alleys" de Bassel Ghandour (2020)
A cette liste s'ajoute ce documentaire: "My Sweet Land" de Sareen Hairabedian (2024) et ces
courts- métrages: "Closure" de Mooney Abu Samra (2023), "The Woodland" de Firas Al-Taybeh (2023), "Our Males and Females" de Ahmad Alyaseer (2023), "Sukoun" de Dina Naser (2024) et "The Red Sea Makes Me Wanna Cry" de Firas Alrjoob (2023).