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JTC 2024 : Le théâtre de l’intégration : bilan et création

« Théâtre de l’intégration : expression et thérapie » est le thème d’une table ronde organisée, mercredi 27 novembre, à la Cité de la Culture dans le cadre du programme culturel des 25èmes Journées théâtrales de Carthage (JTC).

Des hommes de théâtre et experts qui pratiquent le théâtre de l’intégration ont pris part à cette rencontre qui a permis de jeter la lumière sur certaines expériences tunisiennes en la matière.

Dans son intervention à l’ouverture de la table ronde, le directeur des JTC, Mohamed Mounir Argui, a souligné que ce rendez-vous constitue « un espace visant à évaluer l’expérience tunisienne dans le théâtre de l’intégration et à identifier la signification du terme intégration qui demeure assez ambigüe chez certains professionnels du théâtre en Tunisie ».

Partant de l’importance du théâtre d’intégration de nos jours, il a annoncé la prochaine création aux JTC d’une section spéciale dédiée à ce genre de théâtre.

Les participants ont présenté un aperçu sur l’histoire de la thérapie par l’art, notamment par les arts plastiques, la musique et le théâtre. Certains psychologues ont recours aux arts plastiques dans le traitement de leurs patients ou encore à la musique, en particulier pour les autistes.

« Notre monde va-t-il bien? », a lancé l’homme de théâtre Kamel Allaoui, avant de renchérir, « la question semble assez simple mais on n’est loin d’être optimiste pour répondre par l’affirmative ».

Dans son intervention sur le théâtre thérapeutique qui est au cœur de la recherche scientifique à l’échelle mondiale, Allaoui s’est attardé sur le traitement des enfants atteints d’autisme, un trouble neuro-développemental qui affecte la communication, les interactions sociales et le comportement.

De son expérience dans l’intégration des enfants malentendants par le théâtre, Mohammed Laatiri a parlé d’un projet lancé en 1994 au profit de l’Association tunisienne d’aide aux sourds. De nombreux spectacles ont vu le jour dans le cadre de cette expérience muliprimée, a-t-il indiqué, tout en préconisant d’intégrer ce genre de théâtre dans les programmes scolaires.

Evoquant les laboratoires de théâtre, Anouar Chaafi a estimé que les expériences dans le milieu scolaire et académique en Tunisie appelées « laboratoires de théâtre » sont loin d’être considérées des laboratoires au vrai sens du terme.

Sur un autre plan, il a encore affirmé que la véritable intégration de l’enfant porteur d’handicap et autiste passe par l’adoption d’une attitude adéquate, en le traitant comme tout autre enfant normal.

Dans le cadre de son expérience dans le théâtre de l’intégration, Chaafi œuvre à l’intégration des enfants porteurs d’handicap et autistes à travers la participation à des spectacles de théâtre.

Les termes « théâtre thérapeutique » et « théâtre d’intégration » n’existent pas dans l’action théâtrale, a déclaré Houda Lammouchi qui insiste sur la vocation purement artistique du créateur dans le processus d’intégration sociale.

Elle a estimé crucial de définir le rôle du dramaturge en tant qu’assistant des personnes cibles et non pas en tant que thérapeute au sens scientifique du terme. A cet égard, elle a évoqué son expérience avec des prisonniers à travers la création de cinq œuvres au sein de la section « Théâtre de la Liberté ».

La table ronde a été marquée par une performance musicale interprétée par des femmes porteuses d’handicap.

Il est à rappeler que le programme de cette édition comprend quatre pièces de théâtre réalisées dans cet esprit : « J’ai un grand rêve », une production du « Laboratoire de la volonté pour les arts de l'intégration », en partenariat avec l’Association Tunisienne des Arts de la Rue et le Centre des Arts Dramatiques et Scéniques de Djerba. La pièce est écrite et mise en scène par Zouhaeir Ben Terdaiet (inspiré des jeux d'enfants), « L’avenue de l’amour »,  spectacle théâtral pour les enfants atteints du spectre de l’autisme, produit par la ferme thérapeutique Errayhan de l’Association Ibn Sina et l’Association Théâtre Sans Frontières. L’encadrement et la mise en scène sont signés par Hamadi Mellouli, « Délire », production de l’Association Tunisienne des Personnes Handicapées, texte et mise en scène de Hajer Ammar et « La boite à merveilles  », produite par l’Union Tunisienne pour l’Assistance aux Personnes Handicapées, branche M’saken, encadrement et mise en scène de Hammadi Mellouli 

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