Le théâtre guérit. Le théâtre éduque. Le théâtre répare. Le théâtre fait rêver. Depuis 2017, avec chaque édition des Journées théâtrales de Carthage (JTC), un vent de liberté souffle sur nos prisons, libérant les pensionnaires de leur angoisse et le grand public de ses préjugés. C’est la philosophie de cette section baptisée tout simplement « Théâtre de la liberté », qui continue à évoluer d’une édition à une autre, offrant à voir des représentations de qualité, insufflant aux incarcérés de l’espoir.
Le temps d’une représentation, ils se confient sur scène, se libèrent pour raconter leurs maux, leurs déceptions et leurs rêves, pour défendre leurs droits pour une vie digne… Cette année, cette section propose au total onze pièces de théâtre qui ont vu le jour dans les clubs de onze institutions pénitentiaires. Des œuvres qui ont été réfléchies et conçues minutieusement du texte à la scénographie et la mise en scène, sans oublier les décors et les costumes.
A raison généralement de deux pièces par jour, et devant le public, ils présenteront ces œuvres d’espoir et de liberté. Des œuvres qui seront également en lice pour l’un des trois prix du Festival. Le premier prix ira, comme toujours à la meilleure pièce de théâtre et il est décerné par la direction des Journées Théâtrales de Carthage (JTC) et d’une valeur de 3000 dinars. Quant aux 2ème et 3ème prix, ils sont d’une valeur respectivement de 1500 et 1000 dinars et ils sont décernés par Comité Général des Prisons et de la Rééducation (CGPR), avec qui les JTC collaborent chaque année, sans oublier les certificats de participation attribués aux participants, à la suite de chaque représentation sous les applaudissements du public. Des certificats qui sont d’une grande symbolique pour ces hommes et femmes qui, le temps d’un spectacle, sont sous les feux de la rampe.
Cette année, c’est le Centre culturel et sportif d’El Menzah 6 qu’accueillera les œuvres programmées et qui proviennent des prisons civiles de Gafsa, Mahdia, Essers, Mornaguia, Sfax et Kébili et des centres de rééducation des mineurs délinquants à Oudhna, El Meghira, Mourouj et Sidi Hani, ainsi que la prison pour femmes de Manouba.
Parallèlement, trois pièces de théâtre sont choisies pour des représentations dans les établissements carcéraux. Il s’agit de « Noce d’un zombie », produite par « Zed pour les arts », « Confession », produite par la « Compagnie Roua » et mise en scène Mohamed Ali Saïd et « C’est Mme », production de la société du Théâtre vivant à Gafsa et mise en scène par Mohamed Ali Ahmed.
Côté chiffres, les organisateurs ont souligné lors de la conférence de presse que les chiffres sont en hausse depuis 2017, année du lancement de cette nouvelle section et approche, qui a vu la programmation de la première représentation hors des murs de prisons. L’année suivante, soit en 2018, le chiffre s’est élevé à 5 représentations, puis 11 en 2019 et 12 pièces de théâtre en 2022. Après une légère baisse enregistrée lors de la précédente édition (8 pièces de théâtre), cette édition enregistre la programmation de 11 pièces de théâtre.
Imen Abderrahmani