Voilà un autre maître de la scène artistique tunisienne qui s’en va. Une autre étoile qui pour de longues années a illuminé nos galeries d’art s’est éteinte. Lamine Sassi, peintre de la joie, de la mélancolie, des femmes, des fleurs et des lumières vient de quitter ce monde, laissant en héritage des œuvres qui ne manquent ni de sensibilité ni de talent, des œuvres où dominent des figures féminines et des fleurs de toutes les couleurs.
Poète de couleurs, poète des femmes, Lamine Sassi a su se démarquer au fil de décennies par des œuvres qui vont droit au cœur, par un style propre à lui, un subtil mélange de talent, de sensibilité, d’humanité…
Né à La Manouba en 1951, Lamine Sassi a été formé à l’École des Beaux-Arts de Tunis d’où il a obtenu son diplôme en 1978. Jeune, talentueux, passionné et persévérant, Lamine Sassi développe son propre style, son propre langage artistique et trouver le bon filon pour à la fois se libérer des « traditions » et pour les restituer autrement, au-delà des clichés…
Présent avec ses œuvres sur la scène artistique depuis 1970, Lamine Sassi a attiré l’attention lors d’une exposition intitulée « Irtissem » en 1971. Et c’était le tournant dans le parcours d’un artiste considéré aujourd’hui comme l’une des figures emblématiques de l’art contemporain tunisien.
La palette riche en couleurs, les toiles de Sassi dégagent de la vie. Chargées d’émotions et de lumières, les toiles comme les femmes laissent deviner mille et une histoires grâce à leurs compositions, grâce à ce va- et- vient entre la modernité et l’authenticité, entre l’ombre et la lumière, la joie et la mélancolie…
Ode à la vie, miroir de la condition humaine, les toiles de Lamine Sassi où s’associent femmes et fleurs se veulent une célébration de la renaissance… Elles sont également une belle thérapie pour l’œil comme pour les âmes tourmentées. La touche délicate et fine, Lamine Sassi, maître des couleurs, des fusions et des mouvements, savait bien comment insuffler de la vie à chaque œuvre…
Les racines dans la terre de sa chère Tunisie, Lamine Sassi cumule les expériences et les expositions à l’échelle internationale. Sa résidence à la Cité internationale des Arts à Paris en 1979, lui a permis de s’ouvrir davantage sur la scène artistique internationale.
Exposant en Tunisie comme à l’étranger, salué par les critiques là où il passe avec ses toiles, Sassi est lauréat de nombreux prestigieux prix, dont le Prix national des arts plastiques en 2005 et le premier prix de la Biennale de Koweït en 1998…
Plus qu’un peintre qui a marqué son temps par son talent, Lamie Sassi a été une école et il restera.
Imen Abderrahmani