« Pour l’amour des livres » tel pourrait être le slogan de ce cercle de lecture qui vient de voir le jour à l’initiative de l’Institut français de Tunisie et dont le démarrage est dans les jours qui viennent.
Les clubs de lecture ou les cercles de lecture existent-ils encore ? Excepté le club de lecture du centre culturel « Massar » et quelques initiatives axées surtout sur la présentation d’ouvrage et les dédicaces, les rendez-vous périodiques et organisés autour des livres et surtout des romans font défaut malgré l’importance de la production romanesque nationale (qualité comme quantité) et internationale. Pour les lecteurs, ils sont là même si les statistiques ne donnent aucun signal.
Avec l’espoir de réunir ces passionnés des livres et de mettre en lumière cette bonne et belle moisson de publication, ce Cercle de lecture est né, à l’initiative de la médiathèque de l’Institut français de Tunisie (IFT), en collaboration avec l’Association tunisienne « Safahat »qui, ces dernières années, a multiplié les initiatives, apportant un nouveau souffle au secteur de l’édition.
Evénement mensuel qu’accueillera l’IFT et qui se déroulera chaque samedi, le Cercle propose pour ce mois d’octobre une importante sélection de quatre romans tunisiens francophones. La modération de ce cercle sera assurée Wael Ben Othman, membre de l’association Safahat et la sélection comporte « Bel Abîme » deYamenManai, Éditions Elyzad (2021), « Sept morts audacieux et un poète assis » de SaberMansouri, Éditions Elyzad (2020), « En pays assoiffé » de Emna Belhadj Yahia, Éditions Déméter (2021) et « Les papillons de Lampedusa » de Walid Amri, Éditions Déméter (2023).
Un bouleversant « Bel abîme »…
Le coup d’envoi de ce rendez-vous célébrant l’écriture et la lecture sera avec ce « Bel abîme ». Un roman bouleversant explorant la psychologie d’un adolescent tourmenté que grâce à Bella, un chien récupéré de la rue a pu trouver un sens à sa vie et fixer de nouveaux objectifs… Mais tout bascule quand son père se débarrasse du chien et que cet ami fidèle est abattu par les agents municipaux… Déçu, révolté par ses injustices, l’adolescent se venge de ceux qui ont été derrière l’abattage de son ami, de son seul lien avec une société hypocrite, gouvernée par les apparences. Toute cette histoire amère est racontée par cet adolescent qui s’adresse tour à tour à son avocat et à un psychiatre venus lui rendre visite en prison. Avec ironie, ce jeune homme, derrière lui l’auteur Yamen Manai aborde tant de questions d’actualité telles que la pauvreté, la saleté, le mépris des animaux et de l’environnement. Situant son histoire dans la banlieue sud de la Capitale, l’auteur met son doigt sur tant de phénomènes…
Il est à rappeler que « Bel abîme » a valu à son auteur de nombreux prix littéraires, à savoir,
le « Prix de la littérature arabe 2022 », créé par la Fondation Jean-Luc Lagardère et l’Institut du monde arabe, le « Prix Orange du Livre en Afrique », en 2022, le « Prix du Roman Métis des lycéens », en 2022, le « Prix Texto université Sorbonne Nouvelle 2022 », le « Prix de l’Algue d’Or », toujours en 2022, le « Prix La Passerelle », en 2022 aussi, le « Prix Flaubert »lors de la même année, une Mention spéciale du Prix Ahmed Baba de la Littérature africaine en 2022, une Mention spéciale du « Prix du Roman Métis des Lecteurs 2022 » et le « Prix Micheline » en 2021.
Il est à noter que les quatre romans de cette sélection figurent dans la collection de la médiathèque de l’IFT.
Imen Abderrahmani