Par les mots et dans les mots, « Nawbet ghram », la nouvelle création de Mohamed Ali Kammoun et Syrine Chekili a été tissée, durant trois ans. Un voyage poétique et musical qui rend hommage au poète Noureddine Sammoud et que le public du Festival de Carthage le découvrira, le 12 août 2024.
Son spectacle « 24 Parfums » a fait le bonheur du grand public. Spectacle qui sème la joie là où il est présenté et qui explore le patrimoine musical tunisien dans sa richesse, « 24 parfums » a bien présenté le pianiste et compositeur Mohamed Ali Kammoun au grand public.
Dans la continuité, il propose au public du festival international de Carthage de découvrir cette « Nawbet ghram », une comédie musicale qui raconte une histoire d’amour entre Amor et Nejma. Histoire imaginée par Amal Chekili d’après l’un des poèmes du grand poète tunisien Noureddine Sammoud et dont les paroles et les textes ont été tissés par Syrine Chekili. Pour la musique, composition et arrangement, elle porte le cachet de Mohamed Ali Kammoun.
Au total : 21 chansons rythmeront cette comédie musicale qui a pris de toute l’équipe trois ans de travail assidu et qui réunira sur scène soixante artistes. Pour les chansons, elles seront interprétées par onze solistes de différents timbres vocaux. Solistes qui raconteront l'amour dans tous ses états et qui dessineront avec leurs voix et également avec les mois, l'univers magique dans lequel l'histoire va se développer.
Mise en scène par Walid Ayadi avec Amal Chekili au scénario, et Bilel Ben Romdhane à la scénographie, cette œuvre réunit une pléiade d’artistes : Fatma Sfar, Fatma Jeljeli Somai, Salma Masmoudi, Lina Ouali, AbirGrayaa, SaharMzid, Mariem Othmani, BoutheinaNabouli, Mohamed Ben Salah, Oussama Nabli et Hatem Nasri.
Une rencontre... un destin
D'une simple rencontre entre la poétesse Syrine Chekili et le compositeur Mohamed Ali Kamoun, lors d'une visite de ce dernier, au poète Noureddine Sammoud que l’idée de "Nawbat Gharam" est née. Le compositeur, toujours à la recherche d'un point de départ pour son nouveau projet a été touché par, à la fois, la simplicité et la profondeur des mots de cette jeune poétesse. Et c'était le déclic.
Les mots simples, forts et saisissants, Syrine, comme une magicienne, sait bien transporter son interlocuteur ou son lecteur haut dans le ciel, pour le faire goûter aux joies de l'amour et le jeter par la suite dans les abîmes de la nostalgie, la douleur...
"Amor, soufi dans sa pratique de la religion, conservateur au sein de son milieu social, est un artiste et poète qui donne libre cours à sa créativité qui ne connaît pas de limites. Il s’adonne à l’écriture de textes qui oscillent entre le classique et l’extravagant, entre l’arabe littéraire et le dialecte tunisien, dans une valse de mots subtile et poétique qui offre plusieurs interprétations de l’amour à son état pur" ainsi le premier personnage principal masculin, Amor, est présenté dans le dossier de presse. "Nejma, depuis sa naissance, entre dans sa vie, prédestinée et amenée par le sort qui met Amor en position du tuteur qui va prendre soin d’elle, l’élever de la manière la plus classique en voulant la modeler à son image dans son éducation artistique. Mais il va être surpris de la voir grandir petit à petit vers un registre complètement différent du sien, et incarner au fil des années une folie refoulée. Le personnage de Nejma se dévoile à différents âges, incarne la vie dans toute sa splendeur tout au long du spectacle", lit-on toujours dans le dossier de presse de cette œuvre.
Projet prometteur, riche en musiques, en émotions, "Nawbet ghram", c'est l'histoire d'un poète qui rencontre son étoile, sa muse... d'un compositeur qui, au fil de ses recherches et des pérégrinations en quête de beaux textes, trouve la perle rare, une âme sœur qui sait tout transformer l'invisible visible, les émotions en des mots qui font rire, pleurer, réfléchir..., le non-dit à des phrases complètes, compréhensibles, bouleversantes...
"Nawbet ghram", une douce brise poétique qui soufflera sur le festival international de Carthage, à l'occasion de la célébration de son soixantième anniversaire. A suivre!
Imen ABDERRAHMANI