Cette année, le cinéma tunisien s’absente du catalogue cannois. Pas de films en compétition, ni encore des Tunisiens parmi les jurys. Les raisons sont multiples. La sélection des films ne se fait pas toujours selon des critères esthétiques et artistiques claires. Plusieurs facteurs interviennent dans la sélection des films comme dans les membres des jurys.
Lors de la précédente édition, le cinéma tunisien avec « Les filles d’Olfa » de Kaouther Ben Hania a fait bien parler d’elle. Censée être parmi les jurys, la réalisatrice a été écartée et remplacée, pour ses prises de position pro-palestiniennes et suite à son discours lors de la cérémonie de César, dénonçant le génocide le génocide à Gaza, selon les déclarations de la productrice tunisienne Dorra Bouchoucha, lors de son passage sur Mosaïque FM.
Alors en l’absence de films tunisiens à Cannes et également d’une stratégie claire, d’une conception méticuleuse de la présence tunisienne à Cannes hors compétition et sections principales du festival, le pavillon tunisien a joué le médiateur, se contentant d’être un espace de rencontres où les artistes tunisiens, les programmateurs, les amis de la Tunisie et les journalistes peuvent se donner rendez-vous.
Selon le communiqué de presse du Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), le pavillon tunisien a accueilli une réception de célébration du cinéma du sud, et ce suite à la projection du film « Le camp de Thiaroye » dans la sélection « Classiques de Cannes ».
Interdit de diffusion en France, en 1988, le film sénégalais qui portent la signature des réalisateurs sénégalais Ousmane Sembene et Thierno Faty Sow a été diffusé dans sa version restaurée, en présence de nombreux cinéastes africains.
Pour rappel Le film « Camp de Thiaroye » co- produit par l’État sénégalais, la Tunisie et l’Algérie en 1988, raconte le massacre de tirailleurs sénégalais durant l’année 1944.
De retour de la deuxième Guerre mondiale, ces derniers ont été exécutés par l’armée française, après avoir réclamé des pécules et des indemnités dans un camp militaire à Thiaroye (Sénégal). Il est à rappeler que la restauration du film est rendue possible grâce à la contribution du réalisateur tunisien Mohamed Chellouf, fin connaisseur du cinéma africain.
La réception a été une occasion pour que les artistes africains échangent sur les possibilités de coopération et sur les mécanismes de subvention et d’aide à la production mis à la disposition des cinéastes par leurs pays.
Toujours, selon le communiqué officiel du CNCI, et en marge de la 77ème édition du Festival de Cannes et avec la participation de Ciné Trip Tunisia, le pavillon tunisien au Village international Pantiaro a organisé une activité promotionnelle de la destination Tunisie pour les tournages cinématographiques. Cette activité promotionnelle a été une occasion pour rappeler aux producteurs les grands films qui ont été tournés en Tunisie tels que « Star Wars », dont le premier épisode a été tourné en Tunisie,« Indiana Jones », « Le patient anglais », « Or noir », « Bariaa » et « Les roses de Matmata » et pour présenter aux visiteurs les sites de tournage les plus importants et également les différentes possibilités de cadres et de lieux de tournage qu’offre la Tunisie avec son patrimoine culturel riche et la diversité de sa faune et flore et ses paysages géographiques changeant au fil des saisons.
Le pavillon tunisien est également un lieu d’échange important pour le comité d’organisation des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) 2024 afin d’examiner certaines propositions et pistes.
Imen Abderrahmani