La Tunisie fait face à une problématique alarmante de gaspillage alimentaire, exacerbée durant le mois sacré du Ramadan.
Malgré les efforts de sensibilisation sur les conséquences économiques et environnementales de cette pratique, les chiffres restent préoccupants. En effet, le gaspillage alimentaire, qui coûte au pays plus de 500 millions de dinars (MD) par an, atteint des sommets pendant cette période de consommation intense.
Situation choquante
Selon un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement, la Tunisie se classe au troisième rang en Afrique en matière de gaspillage alimentaire, avec un taux moyen de 172 kg par personne chaque année. Cela représente un total d'environ 12 millions de tonnes de nourriture perdue chaque année.
Cette situation est d'autant plus choquante lorsque l'on considère que la Tunisie gaspille plus de nourriture par habitant que des pays ayant une superficie trois fois supérieure. Ce phénomène est le résultat d'une culture alimentaire ancrée dans les habitudes et les comportements des consommateurs tunisiens, qui ne semblent pas encore avoir intégré l'importance d'une gestion responsable des ressources alimentaires.
Impact et appel à l'action
Le gaspillage alimentaire a des répercussions significatives sur les ressources naturelles, notamment l'eau. Chaque jour durant le Ramadan, environ 900 000 pains sont jetés, entraînant une perte colossale de 11 milliards de litres d'eau virtuelle. La production d'un kilogramme de pain nécessite près de 1600 litres d'eau, ce qui souligne l'impact environnemental du gaspillage.
Dans un contexte où la Tunisie subit déjà des pénuries d'eau dues à des années de sécheresse, cette situation devient insoutenable et met en lumière l'urgence d'adopter des pratiques alimentaires durables.
Des organisations de protection du consommateur soulignent que la qualité du pain est un facteur essentiel dans le gaspillage alimentaire. Une amélioration des standards de qualité pourrait réduire le volume de pain jeté.
De plus, il est impératif d'éduquer la population sur les bonnes pratiques alimentaires et sur la nécessité de réduire le gaspillage en période de forte consommation comme le Ramadan. Les données indiquent que le gaspillage dans les plats cuisinés augmente de 66,6 % pendant ce mois sacré, ce qui appelle à une réflexion collective sur nos comportements alimentaires.
La situation actuelle nécessite une mobilisation générale pour changer les mentalités et adopter des comportements plus responsables face à la nourriture. La lutte contre le gaspillage alimentaire doit devenir une priorité nationale pour préserver non seulement l'économie tunisienne mais aussi notre environnement fragile.