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Editorial : Drones d’humains …

Par Chokri BACCOUCHE

Décidément, les humains sont d’incorrigibles récidivistes. Ils passent leur temps à guerroyer et, à la longue, on finit par croire que la violence est inscrite dans leurs gènes. Ils lancent des guerres à tout va, s’entretuent, commettent les pires horreurs et à chaque fin de conflit, ils jurent tous leurs dieux de ne plus refaire les mêmes erreurs. Mais une fois passée l’euphorie de la paix dont la durée de vie est aussi éphémère que celle d’un papillon, ils reviennent à la charge encore plus déterminés à croiser le fer avec leurs prochains. Durant la Première Guerre mondiale, des millions de vies ont été fauchées sans compter les destructions inimaginables des infrastructures. Des générations entières ont été décimées lors de cet épisode tragique qui a laissé dans l’imaginaire collectif de terribles séquelles. La Seconde du même genre n’a pas démérité non plus et a provoqué d’effroyables dégâts matériels et humains. Des pays entiers ont été dévastés par des armes de plus en plus sophistiquées et meurtrières. A cette époque de l’histoire tourmentée de l’humanité, l’atome est entré pour la première fois en scène inaugurant l’ère des destructions massives à Hiroshima et Nagasaki, les deux villes japonaises qui ont subi les premières les horreurs indicibles des bombes nucléaires. C’est à la fin de ce conflit extrêmement sanglant et destructeur que les bipèdes ont décidé, par acquis de conscience, de créer l’ONU. On avait pensé que cette institution allait servir de moyen devant permettre de résoudre les conflits et les différends entre les nations par la voie politique et asseoir une nouvelle règle de conduite dans les relations internationales. Il n’en fut rien malheureusement, car le «grand machin», comme la qualifiait si bien le général de Gaule, s’est avéré être une coquille vide, ballottée au gré des vents par les grandes puissances en fonction de leurs stricts intérêts et incapable d’agir sur le cours des événements. 

Résultat des courses, on a fait comme si elle n’existait pas. Le Conseil de sécurité du «grand machin» aura beau refuser de donner son aval pour une intervention armée à la majorité écrasante de ses membres, les grandes puissances passent outre cet impeachment et décident de lancer, malgré tout, leur guerre comme ce fut le cas en Irak, en Libye, en Syrie et dans bien d’autres contrées du monde. Les guerres et les foyers de tension n’attendent pas de nos jours le printemps pour éclore comme des champignons. Ils se multiplient à vue d’œil au gré des saisons et des humeurs belliqueuses des tenants de l’ordre mondial. Le retour de Donald Trump au pouvoir du côté de la première puissance mondiale a provoqué un véritable séisme dans les relations internationales dont l’onde de choc s’est répercutée aux quatre coins de la planète. Le come-back du revenant président américain a entraîné dans son sillage de profonds bouleversements géopolitiques et des remous majeurs qui vont inévitablement chambarder de fond en comble l’équilibre des forces à l’échelle planétaire. Les alliances d’hier sont sérieusement remises en cause et cette nouvelle donne inédite a d’ores et déjà conduit à une accélération sans précédent de la course aux armements. Des budgets colossaux seront consacrés au renforcement des arsenaux militaires en Europe et ailleurs. On va construire, dans un avenir proche, plus de chars, plus de bombes, de véhicules de transport de troupes, de blindés, de missiles à guidage laser hypersoniques. Plus de corvettes, de destroyers ou de sous-marins porteurs d’ogives nucléaires. Plus de drones surtout, ces nouveaux gadgets de la mort high-tech, car moins coûteux et terriblement efficaces. Bref, les humains ne manqueront de rien en prévision des conflits à venir dont les signes annonciateurs commencent à se faire sentir.

Où va l’humanité? Apparemment droit dans le mur, car les bipèdes semblent avoir déjà tracé la trajectoire de leur avenir vers l’inconnu et l’incertitude la plus absolue. Il ne manque plus d’ailleurs qu’une toute petite étincelle pour mettre désormais le feu aux poudres. Si la Première et la Seconde guerres mondiales ont fait des millions de morts, la Troisième, qui se profile à l’horizon avec ses «atomes crochus», pourrait donner le coup de grâce à la misérable existence des terriens. Misérable parce que les incorrigibles humains portent en fait les germes de leur propre destruction…

C.B.

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