Par Chokri BACCOUCHE
La vérité ne nait pas seulement de la bouche des enfants. Pour peu d’avoir un minimum d’intégrité morale et intellectuelle, les jeunes adultes sont tout aussi capables de réaliser une telle prouesse comme le prouve le témoignage émouvant d’Alexander Turbanov, le prisonnier israélien libéré il y a quelques jours par le mouvement islamiste palestinien, Hamas. Dans sa confession d’une remarquable sincérité qui a fait le buzz à travers le monde, Alexander raconte une belle histoire qui donne un sens à l’humanisme et aux valeurs universelles communément admises. Une histoire poignante de fraternité dans l’adversité où il a rendu un vibrant hommage et une profonde admiration pour le peuple palestinien pour avoir fait preuve à son égard d’un comportement qui force l’estime et la considération tout au long de ses 498 jours de captivité. Selon lui, malgré les souffrances et les violences indicibles qu’ils subissent, les Palestiniens incarnent la véritable virilité, l’héroïsme et le respect des valeurs humaines. Il a décrit comment, même en étant leur captif, ils ont veillé sur lui avec une attention et une protection remarquables. «Vous étiez les assiégés libres, j’étais le captif et vous étiez les gardiens de ma vie. Vous avez veillé sur moi comme un père attentionné veille sur ses enfants. Vous avez protégé ma santé, mon honneur et ma grâce et n’avez pas laissé la faim ou l’humiliation m’atteindre, même si j’étais entre les griffes d’hommes luttant pour leurs terres et leurs droits usurpés, et même s’il a été perpétré le génocide le plus odieux contre un peuple assiégé par le gouvernement de mon pays. Je ne connaissais pas le sens de la virilité jusqu’à ce que je le voie dans vos yeux, et je ne réalisais pas la valeur du sacrifice jusqu’à ce que je vive parmi vous, jusqu’à ce que vous accueilliez la mort avec un sourire et résistiez avec votre corps nu à l’ennemi qui avait les moyens de tuer et de détruire. Quelle que soit mon éloquence et mon franc-parler, je ne serai pas capable de trouver les mots pour refléter votre valeur, pour exprimer mon étonnement et mon admiration pour votre noble moralité», a déclaré en substance Alexander Turbanov. Et d’ajouter: «Est-ce ainsi que votre religion vous enseigne à traiter vos captifs ? Quelle grande religion que celle qui vous élève à un statut si élevé que toutes les lois sur les droits de l’homme créées par l’homme s’effondrent devant vous, tous les protocoles de lutte contre les ennemis s’effondrent !». Alexander Turbanov conclut son témoignage bouleversant par une reconnaissance d’un fait historique qui puise sa force et sa légitimité de la légalité internationale à savoir que les Palestiniens ne sont pas seulement les propriétaires de leur terre, mais aussi d’une cause juste, et qu’il ne pourrait jamais oublier leur noblesse de cœur. Conscient de cette vérité, il a affirmé qu’il se joindrait à eux en tant que combattant.
Du côté de Tel-Aviv, comme on peut l’imaginer, les aveux d’Alexander Turbanov ont du faire l’effet d’une véritable bombe qui met à nu les mensonges et les contre-vérités insidieuses et vicieuses des dirigeants sionistes. Ils donnent, au demeurant, la preuve formelle du strict respect par les Palestiniens des conventions internationales liées aux droits des prisonniers en temps de guerre. Le traitement chevaleresque réservé par les Palestiniens à tous leurs otages israéliens, témoigne de leur grandeur d’âme et s’inspire de la religion musulmane. Rien à voir avec le traitement monstrueux et inhumain subis par les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes où ils ont enduré les pires sévices et les plus abominables tortures. Certains Palestiniens qui viennent d’être libérés des geôles sionistes portent d’ailleurs les terribles séquelles de brûlures à l’acide sur de nombreuses parties de leur corps et selon le témoignage de l’un d’entre-eux, on l’a même obligé d’ingurgiter un produit inflammable, avant qu’un de ses geôliers ne s’amuse à improviser un «feu de campagne humain» en cliquant sur son briquet. Dans l’enfer des prisons sionistes et comme le rapporte l’organisation de défense des droits humains israélienne B’Tselem, l’usage de la torture mise en place par le gouvernement Netanyahu à l’encontre des prisonniers palestiniens est «systématique, généralisée et prolongée». Les viols, les attouchements sexuels, les négligences sanitaires et la malnutrition, y sont également légion de sorte que les détenus palestiniens qui ont la chance d’être libérés dans le cadre d’un échange de prisonniers sortent de cet enfer comme des loques humaines, incapables de marcher et portant pour le restant de leur jour d’effroyables séquelles.
Le comble et le plus pathétique dans tout cela, c’est que l’entité sioniste se considère, pince sans rire, comme la seule et unique démocratie au Moyen-Orient, disposant de «l’armée la plus morale du monde». La corde de la propagande israélienne qui s’évertue à diaboliser le Hamas qu’elle a classé dans le rayon des organisations terroristes est tellement grosse et absurde qu’elle ne risque pas de passer même à travers le gosier d’un dinosaure adulte. Les Palestiniens ont prouvé, en tout cas, dans les faits et de la plus remarquable des manières que ce sont bel et bien eux les véritables démocrates, respectueux des valeurs universelles et dont le long combat pour l’indépendance de leur pays donne un sens à l’héroïsme et au courage et constitue l’essence même de l’humanisme tel que admis et conçu par tous les hommes réellement libres…
C.B.