Depuis le début du conflit syrien en 2011, Israël a adopté une posture stratégique visant à sécuriser ses frontières et à contrer l’influence de ses adversaires régionaux, notamment l’Iran et le Hezbollah. Cette stratégie s’est traduite par des actions militaires directes et des interactions plus discrètes avec certains groupes rebelles syriens.
Soutien aux groupes rebelles syriens
Des rapports ont indiqué qu’Israël a fourni une aide à certains groupes rebelles opérant près de sa frontière nord, notamment dans la région du plateau du Golan. Ce soutien aurait inclus une assistance médicale aux combattants blessés, la fourniture de matériel logistique et, dans certains cas, une aide financière. L’objectif principal de cette assistance était de créer une zone tampon contrôlée par des forces non hostiles, réduisant ainsi la menace directe de groupes affiliés à l’Iran ou au régime syrien.
Opérations militaires et déminage dans le Golan occupé
Entre le 1ᵉʳ juillet et le 30 novembre 2024, l’armée israélienne a intensifié ses activités dans le plateau du Golan occupé, une région stratégique bordant la Syrie. Ces actions visaient à renforcer la sécurité face aux menaces potentielles provenant de groupes armés opérant en Syrie. En juillet 2024, des tirs de roquettes depuis le Liban ont frappé le plateau du Golan, tuant douze personnes, principalement des enfants, dans la ville druze de Majdal Shams. L’armée israélienne a attribué cette attaque au Hezbollah, bien que le groupe ait nié toute responsabilité. En réponse à ces menaces, l’armée israélienne a mené des opérations de déminage et renforcé les infrastructures de défense le long de la frontière avec la Syrie. Ces mesures comprenaient le déminage de zones frontalières et la construction de nouvelles barrières pour empêcher les infiltrations de groupes hostiles. Par ailleurs, des frappes aériennes israéliennes ont ciblé des positions du Hezbollah et d’autres groupes armés en Syrie, visant à empêcher le transfert d’armes sophistiquées et à réduire la présence de milices pro-iraniennes près de la frontière israélienne. Ces actions s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à affaiblir les capacités militaires du Hezbollah et à limiter l’influence iranienne en Syrie.
Rencontres entre rebelles syriens et représentants israéliens
Des informations ont fait état de contacts entre des groupes rebelles syriens et des représentants israéliens, notamment pour coordonner des actions contre des cibles communes, telles que des positions du régime syrien ou des forces affiliées à l’Iran. Ces interactions auraient permis des échanges de renseignements et une coordination tactique limitée.
Les motivations et les implications stratégiques pour Israël
Israël poursuit des objectifs stratégiques clairs dans ses interactions avec les rebelles syriens et ses actions militaires dans le plateau du Golan. Ces objectifs, bien qu’apparemment opportunistes, s’inscrivent dans une vision géopolitique plus large visant à assurer la sécurité nationale et à limiter l’influence de ses ennemis régionaux.
Renforcer la sécurité de ses frontières
Le plateau du Golan est une région hautement stratégique pour Israël, servant à la fois de bouclier défensif et de point d’observation pour surveiller les activités en Syrie et au-delà. Depuis le 1ᵉʳ juillet 2024, les efforts de déminage et de construction de nouvelles barrières visent à prévenir les infiltrations de groupes armés ou d’agents affiliés au Hezbollah ou à l’Iran. Ces mesures traduisent la crainte d’Israël de voir la guerre civile syrienne, qui connaît des résurgences sporadiques, perturber la sécurité de ses frontières. Selon des analystes militaires israéliens, le risque d’infiltrations ou d’attaques transfrontalières augmente proportionnellement à la consolidation de la présence de milices pro-iraniennes dans le sud de la Syrie.
Affaiblir l’axe Iran-Syrie-Hezbollah
Depuis 2011, Israël considère l’alliance entre l’Iran, la Syrie et le Hezbollah comme une menace existentielle. Les frappes aériennes répétées sur des convois d’armes et des bases militaires syriennes ou pro-iraniennes visent à perturber l’acheminement d’armes sophistiquées au Hezbollah. Entre juillet et novembre 2024, ces frappes ont ciblé principalement des installations logistiques dans le sud de la Syrie, près de Deraa et Quneitra, régions où les rebelles syriens ont historiquement maintenu une présence significative. Exploiter les divisions internes en Syrie En collaborant discrètement avec des groupes rebelles, Israël ne cherche pas uniquement à créer une zone tampon sécurisée près de ses frontières, mais aussi à exploiter les divisions internes en Syrie. La fragmentation du pays affaiblit le régime de Bachar al-Assad et limite sa capacité à coordonner efficacement ses alliés contre Israël. Des experts, cités dans des publications récentes, notent que ces alliances temporaires permettent à Israël de maintenir une pression constante sur le régime syrien sans s’engager directement dans un conflit prolongé. Ces contacts limités avec les rebelles peuvent également servir d’outils pour collecter des renseignements sur les mouvements de milices pro-iraniennes et les réseaux d’approvisionnement d’armes.
Préparer un éventuel conflit plus large
Enfin, les efforts israéliens dans le Golan et les interactions avec les rebelles syriens pourraient être considérés comme une préparation à un conflit plus large. En cas de nouvelle guerre avec le Hezbollah au Liban, une incursion terrestre via le sud de la Syrie pourrait offrir une alternative stratégique pour contourner les lignes de défense bien établies au sud du Liban, ce qui semble pouvoir être le scénario de travail de base d’un certain nombre de stratèges israéliens.