Par Habib Missaoui
Fort d’une expérience de plusieurs années, ce couple d’experts veulent apporter des réponses aux maux du tourisme tunisien par la mise à niveau, la conformité aux normes internationales et la formation continue…
Professionnels eux-mêmes du secteur du tourisme et gérant un établissement hôtelier doté d’un restaurant dans le sud de la France (La commune de le Perthus), Hafedh Ammous et son épouse marocaine, Kalthoum, ne tarissent pas d’éloges lorsqu’ils parlent de la destination Tunisie, «Et pourtant, le secteur du tourisme peut mieux faire», nous dira, Hafedh Ammous. Et d’ajouter: «La Tunisie possède certes plusieurs atouts, mais, c’est au niveau des normes que là où le bât blesse. Alors, nous n’avons qu’un seul choix celui de se conformer aux normes internationales afin d’assurer la qualité de nos produits aussi bien au niveau de la sécurité, l’hygiène que la formation continue du personnel. Nous le savons tous, l’hôtellerie regroupe plusieurs corps de métiers qui nécessitent plusieurs autorisations au préalable notamment dans le projet d’un hôtel/un restaurant. Il faudra bien-sûr respecter les normes en matière d’hygiène alimentaire en appliquant les règles de l’ HACCP et de sécurité. (Exemple, la sécurité de l installation électrique et la sécurité incendie) ou d’accessibilité avec les nouvelles normes PMR (Personnes à Mobilité Réduite) et également pour les personnes ayant d’autres handicaps. Toutes ces normes sont semblables à l’ouverture d’un restaurant ou d’un bar, car la réglementation y est très proche».
De son côté, Kalthoum Ammous, estime qu’en négligeant parfois les détails, on peut perde beaucoup. Alors, c’est en réglant certains détails, nous aidons le tourisme tunisien à résister à la concurrence et ramener des millions de touristes. Par exemple, les personnes à mobilité réduite en Europe, constituent aujourd’hui un marché potentiel de 80 millions de personnes, chiffre qui monte à 130 millions de personnes si l’on y inclut les accompagnants. Et c’est surtout un marché en pleine expansion, d’après la pyramide des âges observable dans de nombreux pays européens et aussi dans d’autres régions du monde. Les personnes handicapées dépensent en moyenne 30 % de plus (800 EUR par voyage, contre 600 EUR). Alors, notre cabinet, HORECA, forme les professionnels aux normes qui établissent les exigences à satisfaire et fournissent des recommandations pour un tourisme accessible. Par exemple, pour qu’une plage puisse être considérée accessible, elle doit disposer de douches, de sanitaires et d’une allée, utilisables par tous. Quant aux sentiers pédestres accessibles dans les espaces naturels, ils devraient, entre autres, être sur un terrain stable, continu et solide, disposer de la signalétique voulue et que les détails de l’itinéraire soient indiqués avant le départ du parcours. De façon générale, dans leurs communications écrites, les établissements touristiques devraient employer un langage simple et clair, et le propos suivre une séquence logique, en s’aidant d’images et de symboles graphiques, s’il y a lieu, et du contraste de couleurs, avec des polices de caractères qui soient lisibles. La Tunisie peut, alors, tirer profit de ce marché en adaptant les infrastructures tourniques aux normes internationales en matière d’hygiène, de sécurité et d’accessibilité. Et c’est que nous proposons dans l’accompagnement des professionnels du tourisme aussi bien ceux que sont déjà installés ou ceux qui veulent se lancer dans le secteur ».
Le balnéaire oui, mais…
L’autre volet qui intéresse nos deux experts porte sur la diversification des produits touristiques proposés par la Tunisie, «Nous étions dans le sud de la Tunisie et nous avons été émerveillé par les paysages, le patrimoine et la gentillesse des gens. Malheureusement, ce potentiel n’est pas bien exploité alors qu’il peut attirer des millions de touristes, s’il est valorisé. Et c’est encore, une fois l’accessibilité qui fait défaut. Comment, en effet, voulez-vous qu’un touriste étranger arrive dans le sud du pays, alors que la Tunisie n’est accessible que par un seul aéroport situé dans la capitale ?. Il devient, alors, impératif d’ouvrir le ciel tunisien aux compagnies Low Cost qui peuvent desservir des petites villes comme celles situées dans le sud, le nord et le centre de la Tunisie. Cela exige des produits diversifiés comme le tourisme écologique, culturel, thermal ou de découverte et d’évasion. Et ce sont là les points forts et les atouts de la Tunisie qui dispose d’un patrimoine archéologique, culturel, culinaire et écologique très riche ». Idem pour, l’experte, Kalthoum Ammous, qui estime : «Même si la Tunisie est connue pour ses plages paradisiaques et ses stations balnéaires de réputation mondiale comme Hammamet, Sousse, Djerba, on doit, également, permettre aux millions de touristes d’apprécier ses oasis et ses dunes de sables sans oublier son sahara immense et authentique. Nous avons, alors, certainement besoin d’une remise à niveau à tous les niveaux et nous comptons à HORICA faire profiter de notre expérience à tous nos partenaires tunisiens».
H.M.