Situé à Jammal (Gouvernorat de Monastir), le centre culturel privé « Founoun » continue son bon chemin, multipliant les productions et les propositions artistiques. « The last but not the least » est une pièce de théâtre pour enfants intitulée « Al Karaouane », signée par le talentueux Farhat Jedid qui fait son grand retour sur scène, après de longues années d’absence.
Homme de théâtre ayant écrit et mis en scène de nombreuses pièces pour enfants et composé d’innombrables chansons également pour le petit public, Farhat Jedid a choisi pour son retour de miser sur ce jeune et actif centre culturel « Founoun » et sur une collaboration aussi fructueuse avec le ciné-théâtre « Le Rio ».
Racontée en langue arabe, dans un style fluide, accessible à tous les enfants, avec des mots simples et compréhensibles, appuyée par une bonne articulation, la pièce est une ode à la liberté, à l’amitié et à la fidélité et un salut aux artistes. L’histoire est aussi simple, c’est celle d’un « Karaouane » (Un courlis) qui habite les arbres du jardin d’un beau palais. Sautant d’une branche à l’autre, goutant aux fruits des arbres, il menait une vie tranquille, passant toute la journée à chanter. Ces « concerts » commencent toujours à l’aube, un timing qui ne semble pas plaire à certains !
Un jour, le maître des lieux lui propose un deal : Il demande au pauvre oiseau des chansons qui vantent ses mérites et ses qualités et qui évoquent sa beauté et sa richesse en contrepartie des fruits qu’il a consommés sans permission. Le débat tourne mal et le courlis s’est retrouvé enfermé dans une cage, privé de sa liberté, obligé à obéir aux ordres du maître du palais… Sauvé par « Amal », une aide-ménagère, l’oiseau décide de faire apprendre au maître du palais une leçon et de lui faire comprendre la vraie valeur de la liberté, de la liberté de créer, de l’importance de la modestie et surtout du rôle important que joue l’art dans notre quotidien…
Rythmée de plusieurs chansons écrites et composées spécialement pour cette œuvre, « Al-Karaouane » est le récit de cet oiseau doté d’une belle voix et passionné de liberté. Un oiseau qui refuse les barreaux en or d’une cage et le confort qu’on lui propose et les restrictions sur sa liberté de circulation et de création. L’histoire de cet oiseau qui a réussi à se libérer nous rappelle bel et bien, ces vers de Chebbi, poète de la vie et de la liberté :
« Tu es né libre comme l’ombre de la brise
Et libre telle la lumière du matin dans le ciel.
Là où tu allais, tu gazouillais comme l’oiseau
Et chantais selon l’inspiration divine.
Tu jouais parmi les roses du matin
Jouissant de la lumière là où tu la voyais.
Tu marchais –à ta guise- dans les prés,
Cueillant les roses sur les collines. »
Pour bien raconter cette histoire, des costumes aux couleurs chatoyantes ont été créé et un décor spécial rappelant la verdure et les bonnes ambiances printanières a été conçu.
Pour le casting : trois talentueux acteurs ont été au rendez-vous. Il s’agit de Zine Laabidi dans le rôle de ce bel oiseau, un masque-plume multicolore et un banjo entre les mains, Marwa Arfaoui dans le rôle de Amal, aide-ménagère qui rêve d’avoir des ailes et de s’envoler haut dans le ciel et Mohamed Elyes Laabidi, dans le rôle du maître du palais, qui finit par chanter la paix et la liberté.
Il est à rappeler que cette pièce de théâtre est une co-production entre le Ciné-Théâtre « Le Rio » et le Centre culturel « Founoun ».
Imen Abderrahmani
Photos: Ghassen Chaibi