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Affaire liée au présumé complot contre la sûreté de l’Etat : De lourdes peines, des réactions et des interrogations

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI 

• Les peines de prison entre 4 et 66 ans

Le verdict dans l’affaire du complot contre la sûreté de l’Etat est tombé à l’aube samedi matin et les accusés ont écopé de peines allant de 4 à 66 ans de prison. Ces lourdes peines prononcées par la justice ont suscité de nombreuses réactions parfois contradictoires.


Après deux ans d’interrogatoires, d’enquête et d’expertise, le tribunal de première instance de Tunis a rendu à l’aube du samedi 19 avril 2025 son verdict dans l’affaire du complot contre la sûreté de l’Etat. Des peines allant de 4 à 66 ans de prison ont été ainsi rendues à l’encontre des quarante accusés dont 66 ans de prison à l’encontre de l’homme d’affaires et lobbyiste, Kamel Ltaief, 48 ans de prison à l’encontre de Khayem Turki, 43 ans de prison à l’encontre de Noureddine Bhiri alors que Jawher Ben Mbarek, Issam Chebbi et Ghazi Chaouachi ainsi que Ridha Belhaj ont écopé de 18 ans de prison chacun. Les autres peines vont de 4 à 13 ans de prison tandis que 3 accusés n’ont pas été jugés pour avoir déposé des recours, devant la cour de Cassation à l’encontre de la décision de la chambre d’accusation. Il il s’agit de Kamel Jendoubi, Noureddine Ben Nticha et Riadh Chiibi. A noter que les audiences au nombre de trois se sont déroulées à distance pour les accusés en état d’arrestation alors que la défense a refusé et rejeté dès le départ cette disposition prise par la cour conformément à l’article 73 de la Loi antiterroriste et 141 bis du Code des procédures pénales et ce selon la présidence du tribunal de première instance de Tunis. Et dès l’annonce du verdict, les réactions se sont multipliées dénonçant pour l’équipe de la défense «des peines lourdes pour un dossier vide» pendant que pour d’autres activistes «ces peines s’expliquent par la gravité des faits reprochés aux accusés»…

Vide ou fondé…?
Alors que les accusés ont été jugés coupables à divers degrés de «complot contre la sûreté de l’État» et pour «adhésion à un groupe terroriste», a précisé un responsable du Parquet antiterroriste, l’avocat du collectif de la défense, Abdessattar Messaoudi, a dès le départ de ce procès indiqué que «le dossier de cette affaire est vide et ne repose sur aucun fondement». Suite à l’annonce du verdict, Me Messaoudi a qualifié les peines rendues à l’encontre des accusés de «massacre judicaire». Et d’ajouter: «Nous n’avons plus qu’un seul choix maintenant, à savoir la cour d’appel». De son côté, l’avocate Samia Abbou a déclaré: «Le pouvoir veut un verdict aujourd’hui» alors qu’il y a «violation flagrante des procédures judiciaires», puisque les accusés «n’ont pas été entendus», dénonçant «une mascarade», en s’exprimant à l’agence française AFP.
D’autres activistes se sont réjouis, en revanche, de ce verdict en saluant «le courage et l’impartialité de la justice». C’est le cas de l’activiste sur les réseaux sociaux Med Amin, lequel a écrit sur sa page Facebook: «Je salue le courage des juges qui ont rendu justice au peuple tunisien en attendant de déraciner les partisans du mouvement Ennahdha de tout le système administratif». Du côté de la rue tunisienne, la grande question est de savoir si ces peines sont définitives.
A ce sujet, l’avocat Me Houssem Eddine Ben Atia nous a indiqué: «Tous les jugements rendus en matière correctionnelle et en matière criminelle peuvent être attaqués par voie d’appel. L’appel des jugements rendus par les tribunaux de première instance en matière correctionnelle et par les tribunaux de première instance statuant en matière de crime est porté de fait devant la cour d’appel. Et ce que vont entamer les avocats de la défense dans cette affaire».

M.B.S.M.

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