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Editorial : Un comeback époustouflant - Par Jalel HAMROUNI

À quelques jours de son investiture tant attendue par le monde entier, Donald Trump annonce la couleur d’un nouveau mandat qui semble être beaucoup plus imprévisible que celui de 2016.
En effet, Trump tire, désormais, à boulets rouges sur tout ce qui bouge et menace d’une nouvelle ère trumpienne agitée et dure.
Le comeback de Trump intrigue déjà ses proches voisins auxquels il préserve un programme diabolique. Le nouveau locataire de la Maison Blanche menace de renommer le golfe du Mexique  le «golfe de l’Amérique», d’annexer le Groenland, le canal de Panamá et le Canada.
Et ce n’est pas tout. Trump a exigé que les pays de l’OTAN augmentent leurs dépenses militaires de 5% de leur PIB. «Ils peuvent tous se le permettre», a-t-il affirmé. Même les États-Unis, qui comptent parmi les pays membres consacrant le plus d’argent à la défense, n’atteignent pas cette cible. Actuellement, leurs dépenses militaires représentent 3,38 % de leur PIB. En campagne électorale, Trump avait menacé de ne plus garantir la protection des pays de l’OTAN face à la Russie si ces derniers n’allouaient pas un budget suffisant à leur défense.
Donald Trump a, également, évoqué l’idée d’annexer le Canada, menaçant d’utiliser «la force économique» pour y parvenir !
Entre 2016 et 2020, la politique étrangère américaine n’a pas tenu toutes ses promesses lors du premier mandat de Trump, notamment en ce qui concerne les relations avec la Chine, la Russie et les alliés de l’Union européenne et de l’OTAN. Cependant, son nouveau mandat commence à la lumière des guerres en cours en Ukraine et au Moyen-Orient, pour lesquelles l’administration Biden a contribué en armes et en argent.
 Trump et son équipe feront probablement pression en faveur de cessez-le-feu ou d’accords de paix temporaires pour démontrer leurs prouesses en matière de consolidation de la paix et leur capacité à «arrêter les guerres», comme il l’a déclaré dans son discours de victoire électorale en Floride.
Mais avec l’investiture de Trump prévue le 20 janvier, beaucoup de choses pourraient changer, et l’administration Biden pourrait tenter un cessez-le-feu ou émettre des décrets symboliques à la dernière minute. D’ailleurs, c’est ce que laissent entendre les dernières visites effectuées par le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans la région du Moyen-Orient dans l’objectif d’arracher un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
En fait, supposer que le mandat de Trump apportera la paix au Moyen-Orient est un pari à haut risque, surtout compte tenu des liens étroits entre Trump et nombre de ses associés avec l’entité sioniste. Il est donc peu probable que cela contribue à améliorer les conditions de vie des Palestiniens ou à créer une véritable voie vers la création d’un État palestinien.
Si la nouvelle administration Trump se concentre sur les questions qui la préoccupent au Moyen-Orient, ce sera pour trouver la voie vers une normalisation saoudo-israélienne, le retour de la politique de pression maximale et l’imposition de sanctions contre l’Iran.
Cependant, on peut s’attendre à ce que Trump reprenne là où Biden s’est arrêté. Il ne fait aucun doute que son administration apportera sa touche personnelle, mais aucun changement radical n’est attendu. En effet, les initiatives entreprises par la première administration Trump concernant Al Qods occupée, le plateau du Golan syrien et l’UNRWA sont mieux considérées comme l’aboutissement logique de décennies de politique américaine plutôt que comme un changement brusque.
Mais il faut retenir qu’entre son premier mandat à la Maison Blanche et sa réélection, Trump est devenu plus volatile et imprévisible.  De ce fait, s’il tiend ses promesses qu’il a faites lors de sa campagne électorale d’imposer des droits de douane sur toutes les marchandises importées de l’étranger et d’étendre les politiques «America First» en faveur des secteurs économiques nationaux, sa présidence accélérera le déclin de la mondialisation. De plus, si les pays touchés, comme la Chine, contre laquelle Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 60%, choisissent de répondre par des mesures protectionnistes et de suspendre les mécanismes multilatéraux de règlement des différends au sein de l’Organisation mondiale du commerce, les dommages causés au système commercial international pourraient s’avérer irréparables.
Le retour de Trump à la présidence risque d’exacerber l’incertitude entourant la politique américaine tant intérieure qu’étrangère. Les slogans «America First» et «Make America Great Again» reviendront sur le devant de la scène, même s’ils ne se traduisent pas par des gains immédiats et tangibles au niveau national.

J. H.

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