Par Hassan Ghediri
Le nouveau projet de coopération avec la Banque Mondiale aidera à améliorer la qualité de l’enseignement supérieur et favoriser l’insertion professionnelle des diplômés en répondant plus efficacement aux défis technologiques, climatiques et énergétiques.
L’émergence des nouvelles technologies dans tous les secteurs, la révolution numérique et l’intelligence artificielle exigent des compétences capables de gérer les nouveaux outils. Pour la Tunisie, les priorités auxquelles l’enseignement supérieur doit pouvoir proposer des réponses adéquates et résilientes sont multiples. Les changements climatiques qui commencent à se manifester plus fréquemment et à impacter le cadre de vie des citoyens de plus en plus confrontés au stress hydrique et le taux de chômage particulièrement élevé dans le rang des jeunes diplômés atteignant plus de 12 % chez les hommes et 33 % chez les femmes présentent des contraintes majeures.
A travers le plan stratégique «Vision 2035» notre pays espère relever ces défis, à travers un ensemble d’actions stratégiques permettant d’accompagner les mutations économiques et climatiques. Cette vision place la durabilité au centre des objectifs à travers le développement d’une économie verte et le renforcement de la transition écologique et énergétique dans laquelle l’enseignement supérieur et la recherche scientifique joueront un rôle primordial.
En effet, le Plan de développement 2023-2025 souligne la nécessité d’une transition économique verte résiliente aux effets des changements climatiques. Les estimations établies par le programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) en ce qui concerne les besoins en financement de la Tunisie pour faire face aux changements climatiques dépasseraient les 12 milliards de dinars pour la période 2021-2030. Dans ce contexte, la Tunisie a lancé en 2023 la stratégie nationale de transition écologique qui vise à mettre en œuvre un modèle de développement résilient, durable, socialement équitable et inclusif.
Objectifs très ambitieux
Aussi, la stratégie de l’eau à l’horizon 2050 vise à assurer la disponibilité et l’accès aux ressources en eau de manière efficace et durable, notamment via des programmes de mobilisation des ressources en eau, des politiques de gestion de la demande et une efficacité économique accrue de l’utilisation de l’eau. Tandis que la stratégie énergétique 2035 de la Tunisie vise à augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique primaire à 18 % et la part dans le mix de production d’électricité à 50 % d’ici 2035. Des objectifs particulièrement ambitieux en matière de création d’emplois sont également visés dans le cadre de cette transition énergétique pouvant aller à près de 70 mille emplois supplémentaires dans les énergies renouvelables d’ici 2035, et 400 mille autres d’ici 2050.
Par conséquent, l’ajustement de l’offre académique de l’enseignement supérieur et la promotion d’une recherche adéquate seront essentiels pour accompagner cette transition et répondre aux besoins du marché du travail qui en découlent.
C’est dans cette perspective que s’inscrit le projet de Renforcement de l’enseignement supérieur pour l’innovation, la résilience et l’employabilité en Tunisie (RESPIRE). Implémenté dans le cadre des programmes de coopération avec la Banque mondiale, il vise à répondre aux attentes, les besoins et ambitions des citoyens et des différents acteurs du marché de travail en améliorant la qualité et la pertinence de l’enseignement supérieur dans le pays,
Au mois de septembre dernier, les équipes du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de la Banque mondiale ont défini les grands axes du projet qui s’alignent avec les orientations définies dans la Vision Tunisie 2035, à savoir créer une économie du savoir et réussir la transition écologique. RESPIRE doit ainsi répondre aux besoins d’amélioration de l’employabilité, mieux adapter la formation à l’industrie et promouvoir l’équité et la bonne gouvernance des institutions de l’enseignement supérieur en Tunisie.
H.G.