Quelques heures restent à couler avant que sonne minuit annonçant le début d’un nouvel an traînant son cortège de promesses, d’espérances, de déceptions et certainement de difficultés insurmontables. L’année écoulée a laissé des cicatrices mais aussi des leçons. Elle fut marquée par des espoirs contrariés, des luttes acharnées et des rêves parfois trop lourds pour un quotidien qui pèse sur les épaules de chacun des Tunisiens. Pourtant, en cet instant où s’apprêtent à s’ouvrir des pages encore vierges de 2025, l’heure est aux vœux qui, pour s’exaucer, nécessitent des volontés de fer. Le premier cri du cœur est économique. Depuis longtemps, la Tunisie erre dans son labyrinthe de stagnation. Le chômage, en particulier chez les jeunes, est une plaie béante. Une jeunesse, supposée incarner les espoirs de la nation, se retrouve livrée à elle-même trahie par une classe politique. En 2025, ils espèrent un renversement de la tendance, un sursaut national qui leur redonnerait foi en l’avenir.
Le pays a besoin d’une économie qui carbure. Un redémarrage des moteurs de la croissance est indispensable, mais qui doit s’intégrer dans la durabilité par les accélérateurs de l’innovation, la technologie et les énergies renouvelables.
Les entreprises tunisiennes, grandes ou petites, espèrent un climat plus favorable. Une fiscalité plus juste, un accès simplifié aux financements et une lutte farouche contre la bureaucratie. L’État ne peut plus reporter les réformes justes et fiables sans guère alourdir le fardeau des opérateurs économiques et les citoyens, déjà épuisés par l’austérité, étranglés par l’inflation.
L’autre grand vœu est celui d’une justice sociale réelle et tangible. Les disparités entre les ré-gions du littoral et celles du reste du pays constituent une préoccupation économique et sociale profonde et amère. Des populations marginalisées aspirent à une reconnaissance des droits, pleine et entière, par des investissements massifs dans les infrastructures, la santé et l’éducation.
L’éducation, justement, est au cœur des espoirs. Une réforme profonde est indispensable pour former des générations capables de construire un avenir reluisant. Une école moderne est une condition sine qua non pour redonner à la jeunesse tunisienne les outils pour devenir des acteurs du changement.
La santé est l’autre champ de reconstruction. Des milliers de Tunisiens, encore dépourvus de leurs droits fondamentaux à cause des factures médicales, rêvent d’un système de santé universel, capable d’offrir des soins de qualité, sans discrimination.
C’est, aussi, une justice équitable que les Tunisiens réclament. Une justice qui ne faiblit pas devant les puissants, qui ne cède ni à la corruption ni à l’impunité. Ce vœu est le fondement même d’une société saine, pilier de la confiance en l’État.
Mais par-dessus toutes les réformes et les projets de reconstruction, le vœu le plus profond est peut-être celui de la réconciliation nationale. Tout au long de ces dernières années, la Tunisie a semblé se fracturer et saigner des plaies invisibles mais profondes. Les tensions sociales, politiques et idéologiques ont rendu le pays méconnaissable.
En 2025, les Tunisiens ont besoin de se pardonner et de tourner la page de la désunion et transformer leurs différences en une force de construction. Ils veulent un État qui les protège et les rassemble, une société où chacun peut s’exprimer et s’épanouir.
La Tunisie, forte de son histoire et de son peuple résilient, peut encore se relever. Les défis sont immenses, mais ils ne sont pas insurmontables. Avec une volonté collective et des actions courageuses, 2025 pourrait être l’année où les promesses deviennent des réalités.
H.G.