L'année 2024 a été marquée par une dynamique économique contrastée en Tunisie, avec des signes d'amélioration dans certains secteurs.
Toutefois, d’autres secteurs continuent de faire face à des défis importants. Les indicateurs macroéconomiques révèlent une complexité qui mérite une attention particulière.
Cap sur la performance
La croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) a montré des signes de reprise, atteignant 1,8% au troisième trimestre par rapport à l'année précédente. Cette amélioration est principalement attribuée à la performance du secteur agricole, qui a enregistré une croissance notable de 10,6%.
En revanche, l'industrie a montré des signes de quasi-stabilité, affichant une très légère baisse de la valeur ajoutée de 1,5% par rapport à l'année précédente. Des instances financières internationales ont également rapporté une croissance relativement modérée pour le premier semestre 2024, soulignant que malgré des avancées dans le secteur agricole et une légère amélioration du solde extérieur, d'autres secteurs comme le pétrole et la construction peuvent se redresser davantage.
Équilibres globaux
L'inflation, bien qu'en baisse, reste peu élevée avec un taux de 6,6% en novembre 2024. Ce niveau est le plus bas observé depuis janvier 2022, mais il demeure marqué par plusieurs défis pour les ménages tunisiens.
Parallèlement, le taux de chômage a baissé, atteignant 16% au troisième trimestre de l'année. Ce chiffre souligne les défis persistants sur le marché du travail, particulièrement chez les jeunes et les femmes.
Dynamiques exogènes
La balance commerciale a montré des signes d'amélioration grâce à une réduction du déficit commercial, qui est passé à 7,8% du PIB contre 8,8% en 2023. Cette évolution est en partie due à la hausse des recettes touristiques et à une meilleure performance des exportations d'huile d'olive.
Cependant, les investissements peuvent être améliorés. Les intentions d'investissements industriels ont baissé de 17,2% au premier trimestre par rapport à l'année précédente. Cette tendance révèle la capacité de l'économie tunisienne à attirer plus d’investissements nécessaires pour soutenir sa croissance.
L’analyse des indicateurs macroéconomiques en Tunisie pour l'année 2024 révèle un paysage économique complexe. Des progrès ont été réalisés dans certains domaines comme l'agriculture et le tourisme, mais les défis persistent dans l'industrie et sur le marché du travail. L'avenir économique du pays dépendra largement de sa capacité à stimuler les investissements et à diversifier son économie tout en maintenant un équilibre budgétaire sain.
Prévisions pour 2025
Les projections macroéconomiques pour 2025 révèlent des divergences significatives d'appréciation. La trajectoire gouvernementale (3,2%) repose sur des hypothèses de transformation structurelle ambitieuses. En effet, le ministre de l'Économie a annoncé un objectif ambitieux de 3,2% de croissance, en soulignant l'importance d'un modèle de développement axé sur la reprise économique. Quant aux institutions internationales, elles privilégient des scénarios plus conservateurs. Au fait, le Fonds monétaire international (FMI) propose des perspectives plus prudentes, anticipant respectivement une croissance de 2,2% et 1,6% pour l'année.
Les prévisions de la Banque mondiale évoquent également une légère amélioration des conditions économiques, soutenue par des réformes structurelles et une stabilisation des déséquilibres macroéconomiques. Néanmoins, ces prévisions sont entachées par des incertitudes liées à la demande extérieure et aux conditions de financement. Le FMI souligne que le taux d'inflation devrait diminuer, passant de 7,1% en 2024 à 6,7% en 2025, mais que le chômage pourrait rester élevé à environ 16,4 %.
Bien que les projections de croissance pour 2025 varient considérablement, les attentes d'une reprise économique sont présentes. Les résultats dépendent largement de l'efficacité des réformes économiques mises en œuvre et des conditions extérieures favorables.