«La folie, c’est de faire toujours la même chose et d’attendre des résultats différents», disait Einstein. Une réflexion qui devait inspirer les Tunisiens, gouvernants et gouvernés, à vaincre leurs peurs et oser des changements radicaux dans tous les domaines.
La Tunisie est à la croisée des chemins. D’un côté, une économie chancelante avec un taux de chômage avoisinant les 15,3 % en 2024, une dette publique qui s’approche de 90 % du PIB, et un pouvoir d’achat en constante érosion. De l’autre, un potentiel inestimable: une jeunesse dynamique, un patrimoine culturel unique et une position stratégique au carrefour de l’Europe, de l’Afrique et du Moyen-Orient.
Il est temps de briser l’inertie. La Tunisie ne peut plus se contenter de demi-mesures. Pour assurer sa place dans le concert des nations modernes, elle doit oser, innover et viser de nouveaux objectifs plus ambitieux.
Depuis trop longtemps, notre économie repose sur des piliers fragiles, tels que le tourisme et les transferts de la diaspora. En 2024, ces secteurs représentaient encore près de 30% du PIB. Mais une économie moderne exige plus. Pourquoi ne pas faire de la Tunisie un hub africain de l’économie numérique? Avec un taux de pénétration Internet de 74 %, le potentiel est là. Les start-up tunisiennes, qui ont levé plus de 120 millions de dinars en 2024, doivent devenir des locomotives économiques.
De même, le secteur agricole, souvent négligé, peut être revitalisé grâce à des solutions innovantes comme l’agriculture intelligente et les énergies renouvelables. En investissant dans des technologies d’irrigation modernes, nous pourrions juguler les risques climatiques et accroître notre productivité agricole.
Une autre pierre d’achoppement est la gouvernance. La corruption coûte à l’État tunisien près de 4 milliards de dinars chaque année, selon la Cour des comptes. Ce fléau freine non seulement les investissements étrangers, mais aussi la confiance des citoyens. En 2025, la Tunisie doit faire de la transparence la base fondamentale de tous ses projets futurs et généraliser les technologies numériques comme instrument de bonne gouvernance.
La crise environnementale mondiale est une réalité, et la Tunisie n’y échappe pas. Subissant une perte annuelle de 0,5% du PIB due à la dégradation des terres et à la désertification, notre pays doit agir pour arrêter l’hémorragie. 2025 pourrait marquer le début d’une transition écologique ambitieuse. Investir dans l’énergie solaire – alors que nous bénéficions de plus de 300 jours de soleil par an – et miser sur une économie circulaire ne sont plus des options, mais des nécessités.
Un pays ne peut se transformer sans investir dans son capital humain. Or, la Tunisie consacre moins de 5 % de son PIB à l’éducation, bien en deçà des standards internationaux. 2025 doit obligatoirement être l’année des réformes éducatives. Il est temps de revoir les priorités et investir dans les disciplines de l’avenir.
L’année 2025 doit être celle de l’action collective. Gouvernement, société civile, entrepreneurs et citoyens doivent unir leurs forces pour bâtir une Tunisie nouvelle. Osons changer. Transformons nos défis en opportunités, nos faiblesses en forces, et nos rêves en réalités.
Parce qu’au fond, ce n’est pas simplement une question d’audace, mais de survie. Oser, c’est vivre. Et la Tunisie, forte de son histoire, de sa richesse humaine et de sa détermination, a tout ce qu’il faut pour écrire un avenir dont nous pourrons être fiers.
H.G.