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Editorial : Une résistance inscrite dans les gènes…

Par Chokri BACCOUCHE


Il fait un froid de canard ces derniers jours et les météorologues de l’INM annoncent une baisse drastique des températures. L’hiver s’annonce, cette année 2024 finissante, particulièrement rigoureux. Au moment où le monde s’apprête à célébrer les fêtes de fin d’année devant une cheminée bien au chaud avec un dîner copieux en famille, dans un restaurant ou dans la grande salle des banquets d’un hôtel huppé, il est un peuple oublié des dieux et des hommes qui n’a même pas de quoi se mettre sous la dent. On l’aura deviné, il s’agit des Palestiniens en l’occurrence qui concentrent à eux seuls toute la souffrance de l’humanité, ses torts et ses travers, ses injustices et son indicible cruauté. Parqués sous des tentes de fortune dans des camps de concentration à ciel ouvert, femmes, enfants et vieillards sont tous dans le couloir de la mort qui peut arriver à n’importe quel moment au gré d’un bombardement sioniste. Les images des gamins palestiniens grelottant de froid diffusées sur les réseaux sociaux cristallisent pour la postérité l’inhumanité abjecte de ceux qui prétendent être des humains. Beaucoup d’entre ces enfants, des milliers selon les statistiques onusiennes, ont trouvé la mort dans des conditions effroyables. Quand ils n’ont pas été déchiquetés par les bombes larguées par les « courageux » pilotes israéliens des avions de chasse, ils sont décimés par la malnutrition, les famines et les maladies qui abrègent leur triste mais très courte existence. L’entité sioniste tue les enfants palestiniens. Délibérément et sans aucun état d’âme. Un génocide sans nul autre pareil dans l’histoire tourmenté de l’humanité, sciemment orchestré et exécuté dans le but de raser de la surface de la terre toute trace de ce peuple martyre.
Les rares survivants parmi ces titis souffrent de traumatisme et de troubles psychologiques que même un adulte ne pourrait supporter. Non sans raison d’ailleurs car tous ont vécu l’enfer des bombardements incessants qui ont causé la mort de nombreux membres de leurs familles. Ils ont vécu en direct la destruction de leur maison et la perte de leurs proches baignant dans une mare de sang. A l’âge de l’innocence et au moment où les autres enfants qui ont la chance de naître dans un pays paisible s’adonnent à des activités ludiques, ils ont été contraints, eux, d’assister en premières loges à la brutalité et la barbarie sioniste sans comprendre pour autant les raisons de cette effroyable bestialité. Un jour viendra peut-être, s’ils ont la chance de survivre, ils pourront connaître la vérité de ce qui s’en retourne au juste et pour quelle raison leur peuple connaît tant de heurts et de malheurs et tant de souffrances.
De quoi sera fait l’avenir de ces enfants ? La question parait d’emblée assez cynique dans le contexte actuel  et pour cause ! Le sort qui leur sera réservé, on le craint, n’incite pas du tout à l’optimisme du moins pour un bon bout de temps encore. Au mieux, ils pourront assister à la fin de la guerre de Gaza et déambuler à travers les décombres de l’enclave palestinienne sinistrée. Ils auront ainsi l’occasion de revoir en flash-back les scènes horripilantes de cadavres gisant  sous les gravas des immeubles effondrés qu’ils garderont sans doute en mémoire pour le restant de leur vie. Ils ne seront pas pour autant au bout de leur calvaire car, au fond, rien ne va changer. Les perspectives ne s’annoncent pas, malheureusement de tout repos pour leur peuple qui risque de subir encore plus les exactions en règle du régime d’apartheid sioniste. D’ailleurs, les dirigeants israéliens ne font pas mystère de leur volonté de multiplier les colonies de peuplement et de subtiliser encore plus de terres palestiniennes ou ce qu’il en reste. Un funeste retour à la case départ se profile à l’horizon, prélude à de futurs cycles de violence car la guerre ne sera pas finie pour autant. Elle est appelée en effet à perdurer indéfiniment, tant que Palestiniens n’auront pas recouvert leur liberté et leurs droits spoliés. Les gamins palestiniens d’aujourd’hui, prendront un jour la relève sur leurs aînés pour poursuivre la lutte pour l’indépendance de leur pays avec la même foi et la même détermination. Une lutte pour la justice inscrite en réalité dans leurs gènes et que rien, absolument rien ne peut les en dissuader.
Avec le temps va tout s’en va tout s’en va, chantait Léo Ferré en faisant allusion aux souvenirs, aux visages et même aux passions. Ceci est peut-être valable pour le commun des mortels mais pas pour les Palestiniens qui ont prouvé d’ailleurs, après plus de 70 ans d’occupation, qu’ils n’étaient pas prêts à oublier quoi ou que ce soit. Le contraire est certainement plus juste pour décrire le combat héroïque de ce peuple pour la liberté qui donne au monde une remarquable leçon de courage, de bravoure et de détermination. Et qui finira inévitablement un jour ou l’autre par forcer son destin, n’en déplaise à ceux qui cherchent par tous les moyens à se dérober indéfiniment à l’inévitable…

C.B.

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