Il est nul doute que la chute du régime du président déchu Bashar al-Assad aura des répercussions aux niveaux régional et international et ouvre un nouveau chapitre d’instabilité au Moyen-Orient et pour Israël en particulier.
La nouvelle réalité en Syrie place l’entité sioniste face à un environnement de sécurité complètement modifié, en raison de la présence d'un nouveau système de gouvernance ambigu.
Jusqu’ici, les Syriens et le monde entier attendent comment le gouvernement de transition, dirigé par Muhammad al-Bashir, mettra en œuvre son plan de gestion des affaires du pays et s'efforcera de le stabiliser politiquement, sécuritairement et économiquement, après la chute du régime de la famille Assad, qui a duré pendant plus de cinq décennies.
Pendant ce temps, Israël n'a pas laissé passer l'occasion «historique», avec la chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie, pour tenter d'anticiper de nouveaux arrangements dans le pays.
L’armée sioniste a intensifié ses frappes aériennes sur le territoire syrien, ciblant des installations militaires et des dépôts d’armes et a annoncé le déploiement de ses forces militaires dans la zone tampon à la frontière syrienne, qui sépare les hauteurs du Golan occupé du territoire syrien, tandis que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé l'annulation de l'accord de désengagement entre les deux pays, signé en 1974.
La décision sioniste n’était pas surprenante en soi. Parce qu'Israël, en tant que puissance coloniale, cherche toujours à exploiter toutes les circonstances qui l'entourent pour établir de nouveaux faits à travers lesquels il tente de sécuriser son projet et de lui donner vie autant qu'il le peut.
Bien que le régime Baath, dirigé par Al-Assad père et fils, n’ait jamais constitué une menace sérieuse pour Israël depuis que les lignes de cessez-le-feu ont été tracées dans l’accord de désengagement en 1974, le changement massif qui s’opère aujourd’hui en Syrie a contraint l’entité sioniste à prendre l’initiative d’assurer sa sécurité d’abord. Mais jusqu’à quand ?
En fait, le prochain régime syrien ne peut ignorer la réalité dans laquelle il vit et dans laquelle la présence d’Israël est considérée comme l’un des facteurs les plus importants auxquels il devra faire face, qu’il le veuille ou non. Personne ne peut nier que sans la présence de l’entité sioniste à la frontière syrienne, le monde entier n’aurait pas adopté ces positions sur la révolution syrienne pendant quatorze ans, et la Syrie n’aurait pas été une arène d’un conflit international, dont beaucoup de dirigeants considéraient la sécurité d'Israël comme le symbole de la nécessité de préserver le régime d'Assad.
Les événements survenus en Syrie, au cours desquels la chute de tout un régime n’a pas duré plus de dix jours, ne peuvent être lus en dehors du contexte des transformations géostratégiques dans la région du Moyen-Orient. Depuis la chute de Bagdad en 2003, le renversement de Mouammar Kadhafi en Libye en 2011, en plus de ce qui se passe au Soudan et la destruction systématique de l'État et de sa structure sociale, jusqu’à le déluge d'Al-Aqsa, dans la bande de gaza et la guerre au Liban, le Moyen-Orient est victime d’une stratégie de destruction massive menée par les Américains.
De ce fait, la chute du régime d’Al Assad est un cadeau empoisonné offert par les Américains et ses alliés à l’entité sioniste.
Mohammed al-Joulani ne cesse de rassurer les Occidentaux en confirmant qu’il n’y aura «ni djihad mondial, ni extermination des ennemis proches». Mais les provocations successives d'Israël pourraient contribuer à l'activation des groupes armés locaux à l'intérieur et autour des territoires occupés, que ce soit dans le Golan syrien ou dans les villages et zones adjacents.
J. H.