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Chronique de Amna Atallah Soula - Elections européennes : « Va, tout s’en va »

« C’est pas la peine d’aller plus loin » disait Ferré. Ça veut dire larguer au rebut ces valeurs « universelles » tant exaltées ? Elles avaient bercé, la vie durant, de biens nombreux militants. Celles et ceux ayant connu les harcèlements, voire les prisons. Leur crime ? S’entêter et rêver la liberté, les droits de l’homme… Leur défense devenait une raison d’être.
Dans la vieille Europe, que restera-t-il de ces valeurs après le grand nombre de ceux ayant opté pour les extrêmes droites aux dernières élections ? Ils se sont prononcés en faveur de partis revendiquant le repli, très peu soucieux de ces valeurs « universelles ». En Autriche en 2017, un ministre d’extrême droite, clamait haut et fort sans vergogne : l’Autriche pourrait se retirer des conventions internationales relatives aux droits de l’homme. Pour ce monsieur, ces conventions « menacent la démocratie ».
Les parlementaires démocrates européens ne cessent de manifester leur détermination à soutenir la prééminence du droit. Ils considèrent les populistes d’extrême droite une menace aux valeurs de l’Europe et à « ses institutions démocratiques et des droits de l’homme ». Selon des observateurs, une résolution européenne appelant au respect des droits fondamentaux des enfants et ceux également des enfants des migrants et la poursuite judiciaire à l’encontre des Etats ne respectant pas ces droits, n’a été soutenue que par 12 0\0.

Inquiétante déroute des écolos


Les dernières élections ont bousculé toutes les donnes, en particulier celles des verts. Ils viennent de perdre 18 sièges. Les observateurs en Europe tirent la sonnette d’alarme quant à la protection de l’environnement. Certains députés européens craignent cette augmentation considérable des représentants de l’extrême droite. Ils l’expliquent par l’incompatibilité des politiques de la transition écologique et la réduction des déchets avec leurs idées et leurs positions. La lutte en vue de préserver les ressources et la protection du vivant sont, ainsi, extrêmement mis en danger par cette extrême droite en expansion en Europe.

Un Tsounami ? Pour qui ?

Pour les différentes forces au pouvoir jusque-là en France, il y a toujours eu un plafond de verre ne permettant pas à l’extrême droite l’accès au pouvoir. La France secouée par un premier choc tellurique en 1984, quand cette droite atteignait les 10 \0. Cette évolution ne s’est, depuis, de cesse poursuivie.
La décision de Macron de dissoudre l’Assemblée, et les futures élections législatives, donneront-elles de meilleurs résultats en France ? Si l’extrême droite persiste dans son évolution, cela dérangera même au niveau de l’Europe. Jusqu’à nouvel ordre, aucun grand pays européen ne fut gouverné par l’extrême droite.
Dix pour cent de la population tunisienne vit en France. Cette fulgurante montée de l’extrême droite ne peut qu’inquiéter. Le rejet catégorique de l’émigration est, chez cette dernière, une pensée philosophique. Les lois sur cette problématique seront, sans nul doute, changées du tout au tout ; sauf peut-être ce qui est dans la constitution. Le plus bouleversant est le résultat du vote de Marseille : le RN premier. Pourtant c’est là où se trouve la plus grande concentration d’émigrés.

La souveraineté enjeu électoral, et après… ? 

Ces partis d’extrême droite posent la question des délocalisations comme une atteinte à la souveraineté. Ils se déploieront, s’ils gagnent les élections, à rapatrier les usines françaises. C’est en usant de ce genre d’argumentaire qu’ils séduisent les classes populaires. Ils font aussi, fi de la mondialisation. Les analystes sont forts optimistes à ce propos : les réalités rattraperont les extrêmes droites. Ces analystes supposent une tout autre approche : le commerce international est bien là. Il est difficile par induction de conduire un quelconque bouleversement, changer les règles du jeu ? Fort peu probable, assurent-t-ils.
« Je suis sûr que le peuple saura ménager l’avenir du pays » : Emanuel Macron.
                       
   




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