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Note : Un fonctionnaire pour 18 habitants et répartition déséquilibrée des effectifs

Contrairement à ce qui est sans cesse affirmé, ce n’est pas tant le poids de la fonction publique tunisienne en termes de nombre qui est le principal problème aujourd’hui. La Tunisie compte un fonctionnaire pour 18 habitants, alors que la France en compte un pour 12…!

C’est ce que révèle une note récente du Forum Ibn Khaldoun pour le développement (FIKD) indiquant qu’en Tunisie, l’emploi dans la fonction publique représente 19,6% de l’emploi total dans le pays. Il se situe exactement à la moyenne européenne, largement derrière des pays comme la Norvège (31%), la Suède (29%), le Danemark (28%) et même la France (21%).

Les pays les plus sobres en emplois publics étant l’Allemagne et la Suisse en Europe (11%). En Corée du Sud le chiffre tombe à 9% et au Japon, il dégringole à 5% de l’emploi total (source OCDE).

Par contre, rapportée au PIB, la masse salariale publique est largement au-delà des moyennes des pays de l’OCDE, assure le Forum qui précise dans ce contexte qu’elle est supérieure à 15% en Tunisie, alors qu’elle est inférieure à 10% en zone euro, avec des variations importantes d’un pays à l’autre : 13% en France, supérieure à 12% en Belgique et en Suède, elle est inférieure à 8% en Allemagne.

Mais là où le bât blesse réellement, c’est en termes de répartition des effectifs de la fonction publique entre État central et collectivités territoriales mais également en termes de productivité.

En outre, les données statistiques montrent que les effectifs de l’administration ont cru, en l’espace de 10 ans de plus de 200.000 nouveaux fonctionnaires, recrutés, essentiellement, sur des critères d’allégeance plutôt que de compétence ou de réponse aux besoins des secteurs sous dotés.

Cependant, le FMI prétend régulièrement que la masse salariale publique atteint des sommets record en Tunisie au-delà de 15% du PIB, réduisant la réforme de la fonction publique à un problème comptable, se traduisant, en l’absence de croissance, par une nécessaire réduction des salaires réels ou une diminution des effectifs

On note, par ailleurs, que la taille de l’administration est un obstacle à toute revalorisation globale des situations et à une juste rémunération des compétences. L’absence d’un système d’évaluation objectif, partagé et accepté par la majorité et surtout par les partenaires sociaux empêche toute approche différenciée.

L’unicité du statut de la fonction publique rend, aussi, toute velléité de réforme hasardeuse et démesurément coûteuse, l’exigence syndicale étant de généraliser tout nouvel avantage, sans grand souci de productivité ou d’efficacité différenciées.

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