L'armée israélienne a dit mercredi préparer «une possible entrée» au Liban pour y frapper le Hezbollah, contre lequel son aviation mène de nouvelles frappes meurtrières, après l'interception d'un missile tiré sur Tel-Aviv, au moment où la communauté internationale redoute un embrasement du Moyen-Orient.
«Nous attaquons toute la journée, à la fois pour préparer la zone à la possibilité de notre entrée, mais aussi pour continuer à frapper le Hezbollah», a déclaré à des soldats le chef d'état-major de l'armée sioniste, le général Herzi Halevia, lors d'un exercice à la frontière avec le Liban.
Dans l'immédiat, l'armée a annoncé poursuivre ses bombardements «de grande envergure» dans le sud et l'est du Liban, deux bastions du mouvement islamiste soutenu par l'Iran, au troisième jour de frappes massives qui ont jeté plus de 90.000 Libanais sur les routes, dont beaucoup déjà déplacés une première fois depuis octobre, selon l'ONU.
A travers le pays, des centaines de personnes ont été tuées ou blessées, selon les autorités libanaises, lors de ces frappes qui ont aussi visé des villages situés hors des fiefs du Hezbollah, dont celui de Maaysara, dans une région montagneuse au nord de Beyrouth.
L'armée sioniste a affirmé avoir frappé plus de 280 cibles du Hezbollah, dont 60 de ses services de renseignement.
«Climat de terreur»
Nour Hamad, 22 ans, une étudiante de Baalbeck, dans l'est, décrit «un climat de terreur» depuis le début des frappes qui ont visé les environs de la ville. «Nous étions dehors avec mes soeurs et des cousins, quand des avions ont frappé tout d'un coup», relate à l'hôpital de Baalbeck, Zeinab al-Moussawi, une habitante du secteur, blessée la veille.«Il y avait des restes humains, mes cousins, tout autour de nous, et la maison a été détruite», dit-elle.
A Maaysara, un photographe de l'AFP a vu une maison presque entièrement détruite, où les secouristes fouillaient les décombres. Les tués «étaient des civils» évacués du sud du Liban, témoigne Fatima, une habitante du village.
Human Rights Watch a mis en garde contre le «grave risque» que font peser les bombardements sur les civils au Liban, appelant à une enquête internationale sur les hostilités en cours.
Les écoles et universités resteront fermées jusqu'à la fin de la semaine au Liban. De nombreuses compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers Beyrouth.